Les dérives du développement personnel – Le dossier de l’Express

Au sommaire de ce numéro :

Développement personnel : un très, très bon filon pour l’édition

Comme on le voit dans les rayons « vie pratique » des librairies ou autres magasins de vente de biens culturels, la thématique « développement personnel » inonde le marché, jusqu’à saturation. 

Les quatre premières places du classement des meilleures ventes de livres pour l’année 2021 sont occupées par Miguel Ruiz et son livre Quatre accords toltèques (édition Jouvence), Natacha Calestrémé avec La clé de votre énergie (Albin Michel), Sharon Jones et son Burn after writing (Contre-Dires) et enfin Lise Bourbeau avec Les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même (ETC)1

Longtemps, le rayon « vie pratique » a été occupé par les livres de recettes de cuisine. Petit à petit, la thématique santé a pris de l’importance avant que ne s’opère sur environ une dizaine d’années un glissement vers le développement personnel. Les thèmes incontournables : quête du bonheur, charge mentale, hypersensibilité, Zèbres… tout sujet qui suggère au lecteur potentiel que la lecture d’un tel ouvrage l’aidera à mieux se connaître.

Les grands gagnants sont les éditeurs, qui semblent avoir bien compris que le segment était éminemment porteur, plus même que la littérature ! Ce sont notamment les éditeurs de poche, comme Pocket ou J’ai lu, qui y ont le plus gagné. Ces éditeurs proposent des formats à un prix modique, et certains des ouvrages cités se vendent à des milliers d’exemplaires (un million pour Les 5 blessures chez Pocket par exemple).

1. Classement GfK/ Livres Hebdo

Education positive et communication non violente : gare au risque de manipulation

Depuis quelques années, les livres qui prennent pour thème l’éducation positive se vendent extrêmement bien en France. Les deux figures de proue de cette tendance sont la pédiatre Catherine Gueguen (Petites et grandes questions pour une enfance heureuse, Heureux d’apprendre à l’école, Vivre heureux avec son enfant) et la psychothérapeute Isabelle Filliozat (J’ai tout essayé) . Et s’il est louable de se poser des questions sur ses choix d’éducation et de chercher des ouvrages offrant certaines réponses, il faut tout de même garder son esprit critique et ne pas tout prendre pour argent comptant. Certains auteurs se spécialisant dans ce domaine présentent leurs thèses et leurs conclusions comme basées sur des études de neurosciences ; néanmoins des détracteurs de ce type d’ouvrage alertent sur les interprétations erronées et la dangerosité de certains raccourcis développés par les auteurs dont la formation initiale a peu à voir avec les neurosciences. 

La prudence est de mise également dans le domaine de la communication non violente1 . Si la Miviludes indique n’avoir encore jamais reçu de plaintes à propos de l’organisme de formation français « Centre pour la communication non violente », elle fait savoir que l’intention derrière la méthode n’est pas toujours sans poser problème : « Sous couvert de communication non violente, des personnes peuvent prendre un ascendant sur un individu ou un groupe, et abuser de ce pouvoir ». Sans compter que certains coachs qui se présentent comme spécialistes du sujet sont des coachs « autoproclamés dont les qualifications n’ont pas été contrôlées ». Méfiance également quant aux structures qui promettent « épanouissement personnel et contrôle des émotions » aux plus jeunes et qui interviennent dans les établissements scolaires ou sollicitent les parents : « beaucoup des pratiques proposées, dont la méditation, les massages entre écoliers ou la communication non violente, ne reposent pas sur des qualifications certifiées et peuvent induire un amateurisme de la part des instructeurs. »

1.  La méthodologie de la Communication Non Violente a été élaborée par Marshall B.Rosenberg, au milieu des années 1960.

Julia de Funès : «Le woke prend le relais du développement personnel, en plus dogmatique»

 « Un sentiment d’imposture mêlé à la volonté de libérer l’esprit de ces recettes comportementales en toc m’ont donné envie d’écrire ce livre. » déclare la philosophe Julia de Funès à propos de son ouvrage Développement (im)personnel, le succès d’une imposture (Editions de l’Observatoire). Elle y aborde la forte influence que peuvent exercer les livres de développement personnel, en instaurant « une connivence amicale, sinon affective » entre le livre et le lecteur. Lise Bourbeau (Les 5 blessures) termine par exemple toutes ses préfaces par un « avec amour ». Cela place le lecteur dans un état d’esprit dans lequel il se laissera plus facilement persuader et influencer.

Elle observe que, dernièrement, les livres de développement personnel sont de plus en plus porteurs des notions empruntées à l’idéologie « woke ». Selon elle, la méthode « woke » est « plus dogmatique, idéologique et sectaire » que tout ce qui s’est fait jusqu’à présent dans le domaine du développement personnel. « Avec le woke, l’individu se sent valorisé dans son identité », déclare-t-elle tout en mettant en garde : lorsque le concept d’identité « tourne à l’idéologie », il devient « liberticide ».

Nicolas Marquis : «La sociologie est l’ennemie jurée du développement personnel»

Dans un entretien avec Nicolas Marquis, professeur de sociologie à l’université de Saint-Louis à Bruxelles, auteur de Du Bien-être au marché du malaise (PUF), le développement personnel est pointé du doigt comme outil « d’explication de la distribution du malheur », infirmant la réalité de la reproduction des formes de détermination : « il suffit d’aller dehors pour se rendre compte que les inégalités sont bien réelles et que nous n’avons pas tous les mêmes chances. » En tant que sociologue, Nicolas Marquis ne peut que déplorer cet « universalisme démocratique » selon lequel tout est améliorable et transformable, en toutes circonstance, il suffit d’en accepter le défi. Cette quête de libération est fatalement sans fin ; il compare cela à la « poursuite du pied d’un arc-en-ciel ». 

A la question de savoir si la séduction qu’exercent les théories du complot sur les individus ne faisant plus confiance aux institutions et à la politique est de la même nature que la séduction exercée par les techniques de développement personnel, Nicolas Marquis répond : « Tout à fait. Aujourd’hui, les adeptes du développement personnel, des médecines alternatives ou des thèses complotistes ont un fort attrait pour tout ce qui compose une ambiance anti institutionnelle. Ils ont tendance à rejoindre ou créer un petit groupe dont la caractéristique principale est d’être mal compris par le reste de la société. »

Pensée magique, culpabilisation, arnaques… Les dérives du développement personnel

Les ingrédients d’un bon produit de développement personnel : « beaucoup de méthode Coué et un soupçon de «New Age». Un(e) auteur(e), souvent quinquagénaire, toujours bien de sa personne, qui a su surmonter des épreuves ou changer de vie. Un peu de flatterie (le lecteur est exceptionnel, mais personne ne s’en est rendu compte) et des promesses par wagon (bonheur, réussite, etc.). » Si cela ressemble à première vue à des critères anodins, quelques voix plus critiques dénoncent le risque de mise sous emprise du lecteur, surtout dans un contexte où ce lecteur, dépourvu « de toute formation scientifique », « apprécie cette forme de ‘pensée magique’ », voire considère ce qu’il lit comme tiré d’études scientifiques. Et dans le cas où les promesses du livre ne sont pas tenues, les conséquences peuvent être plus ou moins dangereuses, « car ensuite une partie des lecteurs, immanquablement déçus par ces thèses, risquent de croire que c’est la science elle-même qui ne vaut rien, alors que les scientifiques n’ont en réalité jamais cautionné ces personnages et leurs théories », regrette le Pr Robert Barouki, toxicologue et professeur de biochimie à l’Université Paris-Descartes.

Certains évoquent même une perte de chance pour le lecteur souffrant d’une réelle pathologie : « Pour des individus déprimés ou anxieux, il y a une vraie perte de chance, car ils pourraient bénéficier d’une prise en charge efficace en se tournant vers un médecin ou un psychologue. Ces ouvrages devraient préciser qu’ils ne s’adressent pas à ce public, mais bien sûr, s’ils le faisaient, leurs auteurs se priveraient d’une part non négligeable de leur marché », déclare le Pr Antoine Pelissolo, chef de service de psychiatrie à l’hôpital Henri-Mondor à Créteil (AP-HP).  

Qui sont les victimes du développement personnel et du coaching ? Pascale Duval, porte-parole de l’Unadfi, constate qu’elles « sont souvent issues des classes moyennes ou supérieures. A la fois parce qu’elles peuvent vivre plus mal leurs échecs, quand leurs anciens camarades d’école réussissent mieux qu’elles par exemple, et aussi parce qu’elles ont les moyens de payer. A contrario les plus défavorisés, qui se sentent vulnérables sur le plan économique, se protègent mieux ».

La Miviludes a indiqué à L’Express avoir encore reçu 173 signalements sur le développement personnel et le coaching en 2021.

Pensée positive et PNL : un succès commercial sans réelle base scientifique

La « programmation neuro-linguistique », ou « PNL », est une technique élaborée dans les années 1970 par l’étudiant en psychologie Richard Bandler et le professeur de linguistique John Grinder. L’objectif de cette technique : la reprogrammation du cerveau en vue d’une exploitation plus efficace de nos aptitudes, dans tous les domaines de la vie. Il s’agit in fine de modifier sa perception des choses à travers différentes méthodes telle que « l’ancrage » (stimuler une émotion), le « recadrage » (considérer une situation d’un autre point de vue) ou la « dissociation » (se penser comme l’observateur de soi-même).

Revendiquée par des pseudo-thérapeutes ou des mentalistes cette technique a été popularisée principalement par les « gourous de la drague ». Le livre de Neil Strauss, The Game, publié en 2005, dans lequel il affirmait pouvoir convaincre une « proie » de coucher avec lui grâce à une méthode PNL, s’est vendu à 2,5 millions d’exemplaires.

Comme beaucoup de méthodes émanant du courant de la pensée positive, la PNL est devenue un méli-mélo d’inspirations et d’applications. Utilisée dans le domaine du développement personne, elle l’est aussi pour tenter de guérir certains troubles comportementaux, comme les phobies, ou psychologiques, comme la dépression. L’utilisation d’un jargon empruntant ses références aux neurosciences et à la linguistique, procure à la PNL l’aura d’une technique scientifique. Mais là encore, il y a tromperie sur la marchandise : « Si certains résultats confirment une efficacité, cela vient du fait que la PNL, comme d’autres pseudosciences, s’approprie des réussites de la psychologie ou de la psychothérapie, leur donnant son propre nom et les vendant comme étant les siennes. En outre, au fil des années la pensée positive et son émanation la PNL ont incorporé à leurs principes des croyances New Age confinant au mysticisme. Ce qui éloigne ces concepts de la science, pour les rapprocher définitivement de la pensée magique.

Pseudoscience, ésotérisme : les étranges références de Natacha Calestrémé, star du bien-être

La clé de votre énergie (Albin Michel), paru en 2020, écrit par Natacha Calestrémé, s’est écoulé à plus de 340 000 exemplaires. Son autre livre Trouver ma place rencontre également un vif succès : sorti à l’automne dernier, il s’est déjà écoulé à 150 000 exemplaires. Même succès pour ses conférences et ses séances de dédicaces.

Publié peu avant le début de la pandémie et avant les confinements successifs, l’ouvrage La clé de votre énergie s’est dans un premier temps vendu uniquement grâce au bouche-à-oreille. Puis la « chamane des confinés » s’est vue invitée sur les plateaux télé, faisant la promotion à la fois de ses livres, mais aussi, de ce fait, d’une kyrielle de concepts New Age. Dans La clé de votre énergie elle enseigne comment faire appel aux « êtres de lumières », trouver le nom de notre « guide » en cherchant au hasard dans un livre pris chez soi, nous libérer de nos « héritages émotionnels », tout cela par le truchement de « rituels chamaniques » qu’elle aurait découverts en allant faire des reportages en Amérique du Sud, avant de les proposer dans son livre sous forme de « protocoles ».

Dans son best-seller, on apprend ainsi que souffrir d’une angine « serait lié à la peur de trop en dire », et qu’être atteint d’Alzheimer peut être « favorisé par le poids d’un secret non divulgué, d’une culpabilité refoulée dure à assumer ». Car selon Calestrémé, les maladies ont un « sens ». Cette grille de lecture l’a mise dans une position délicate lorsqu’au mois de mai dernier, au cours de l’émission Ça commence aujourd’hui produite par France 2, elle a évoqué l’endométriose sous les termes d’une maladie chronique due à la « tristesse » et la « culpabilité » ressentie par nos aïeules après des fausses couches ou des pertes d’enfants. La polémique s’est tarie en quelques semaines mais l’Express rappelle que Natacha Calestrémé cite dans son livre Luc Bodin, un ancien médecin radié en 2014 et suivi par la Miviludes, et qu’elle se réfère à de nombreuses pratiques (géobiologie, kinésiologie, constellations familiales) elles aussi dans le viseur de la Miviludes.

Quotient émotionnel, Reiki… Quand le développement personnel s’immisce dans l’entreprise

Sous prétexte d’améliorer les performances des salariés via le développement personnel, des méthodes relevant de pseudo-sciences, comme le reiki, l’ennéagramme, le calcul du « quotient émotionnel », s’introduisent dans le monde de la formation professionnelle. 

Chercheuse en sociologie, Scarlette Salman explique qu’on valorise aujourd’hui beaucoup plus « qu’auparavant la prise d’initiative individuelle, qui ne peut se développer que si les salariés n’ont pas peur de communiquer et de collaborer. […] On ne veut plus de simples exécutants, mais des gens qui s’investissent. On assiste à la personnalisation du capitalisme ».  D’où le succès du développement personnel en entreprise et la multiplication d’outils utilisés pour doper la performance au travail. On observe un climat de plus en plus ésotérique autour de ces formations proposées à des coûts parfois exorbitants : pratique du reiki mais aussi hypnose, et même tirage de tarot divinatoire.

La Miviludes dit observer aussi de son côté une « multiplication de méthodes qui ont pour point commun de s’intégrer dans des pratiques de management, d’éducation voire de soins », des méthodes qui « n’offrent pour toute garantie de sérieux que le label qu’elles s’auto-attribuent » et ce « alors même qu’elles n’ont ni fondement scientifique ni fondement culturel et n’ont jamais été évaluées ».

Tomasz Witkowski : «La psychologie et le développement personnel ont remplacé la religion»

Dans son livre à paraître, Fads, Fakes and Frauds (Modes, Imposteurs et Charlatans), le docteur en psychologie Tomasz Witkowski dénonce les charlatans du développement personnel et la façon dont ils dévoient des notions tout à fait scientifiques pour se les approprier et en tirer des conclusions farfelues, mais vendeuses.

Pour lui, « la psychologie de l’amélioration et de la réalisation de soi a, d’une certaine façon, remplacé la religion ». Développer son potentiel, se réaliser équivaudrait alors à atteindre une sorte de pureté spirituelle : « aujourd’hui, la sainteté a pris la forme de l’épanouissement personnel, les nouveaux péchés sont des traumatismes d’enfance non traités, les prières quotidiennes ont été remplacées par la pratique de la méditation, et la menace de la damnation éternelle s’est transformée en un avertissement contre la transmission aux générations futures de comportements inadaptés et toxiques. Tout ça n’est pas plus ridicule ou effrayant que toute autre forme de religion. »

Il explique que les gourous des pseudos-sciences et des pseudo-thérapies profitent de l’ignorance du quidam en matière de physique, de génétique, de neurosciences pour diffuser leur idéologie en lui donnant une apparence scientifique. Ainsi, « les adeptes de cette psycho-religion moderne […] sont persuadés que leurs croyances sont fondées sur des preuves scientifiques. Mais ce n’est pas le cas. ». Et de rappeler que la recherche et la science n’ont pas vocation à prodiguer des conseils de vie ou à décider de ce qui est meilleur pour une personne.

Raccourcis scientifiques, effet gourou Le développement personnel à la sauce Aberkane

L’Express a suivi une formation proposée par Idriss Aberkane, formation dont l’introduction le présente comme « hyperdoctor » et « spécialiste en neurosciences de renommée mondiale ». Le reste de la formation est constituée de 19 vidéos, que l’on peut se procurer sur la plateforme MentorShow moyennant 197€.  Sur le fond : un cours de développement personnel présenté comme une masterclass en neuroergonomie. Sur la forme : « débit de parole véloce, anecdotes et néologismes par dizaines, name dropping à foison » (« avalanche » de noms de personnalités). Une éloquence qui persuade plutôt qu’elle ne convainc, et qui camoufle la fragilité scientifique des thèses avancées. Bastien Blain, chercheur associé en neurosciences à l’University College London, ayant pu visionner et analyser ces vidéos pour l’Express : « la logique est claire, les travaux cités sont impressionnants et provoquent un effet « wow ». Mais le lien entre les expériences scientifiques citées et le développement personnel n’a rien d’évident et n’est établi que par des analogies qui relèvent souvent du grand écart (surinterprétation, mésinterprétation, surgénéralisation). L’emballage neuroscientifique est utilisé comme de la poudre de perlimpinpin. »

La neuroergonomie est le sujet de prédilection d’Idriss Aberkane. Toutefois, il semble détourner de sa nature première cette discipline, « qui est une science appliquée et peu conceptuelle, contrairement à l’usage qu’il en fait. Quand on fait de la neuroergonomie, on teste des interfaces cerveau-machine. On se limite plutôt à un travail d’ingénieur » (Bastien Blain).

Mais ses conférences plaisent, ressemblant à s’y méprendre à de la vulgarisation scientifique : « d’autres travaux soulignent qu’il suffit de parler du cerveau ou d’en montrer une image pour rendre une explication plus convaincante » explique Sébastian Dieguez neuroscientifique à l’université de Fribourg.

Le vidéaste Thomas Durant, un des premiers à dénoncer les dérives et les raccourcis scientifiques d’Idriss Aberkane, y voit « l’illustration de l’effet gourou, un mécanisme qui amène des individus à admirer et à juger profonds des énoncés qu’ils ne comprennent pas. »

Outre celle que l’Express a visionnée, il existe une formation au contenu très similaire sur une autre plateforme, BeBooda, vendue 126€. La plateforme Scanderia vend une autre de ses formations pour 80 €, un cours sur le « le trading et l’investissement comme une opportunité de développement personnel ».  Idriss Aberkane possède également une chaîne Youtube (31 millions de vue) et a très bien vendu son livre Libérez votre cerveau (265 000 exemplaires).

«Vous voyez du marketing en moi ?» : Natacha Calestrémé nous répond

Entretien fleuve de Natacha Calestrémé par l’Express.Morceaux choisis :

• « Je n’ai absolument rien inventé, j’ai recyclé, j’ai fait du neuf avec de l’ancien. J’ai transformé des rituels chamaniques ou énergétiques en protocoles pour les rendre compréhensibles par le monde occidental, et surtout pour que les lecteurs puissent les faire seul. Les protocoles de «reset énergétique», ou de recouvrement d’âme existent depuis la nuit des temps. Au Pérou, cela porte un nom, en Afrique, un autre, et au Cambodge, ils nomment cela le «rappel d’âme». Tous les chamanes considèrent qu’à partir du moment où l’on vit une épreuve, ce qui nous compose se fragmente, se «disharmonise», ce qui «invite» la maladie. Leurs techniques ont pour but de réharmoniser le corps et l’âme. Partager ce qui m’avait permis de me relever est devenu mon objectif. »

• « Notre cerveau ne fait pas la différence entre quelque chose de vécu et quelque chose d’imaginé comme étant réel. Le médecin psychiatre Patrick Lemoine, grand spécialiste du sommeil, m’a expliqué qu’il lui était arrivé de demander à une patiente atteinte d’un cancer de l’intestin d’imaginer qu’elle reprisait son intestin comme s’il s’agissait d’une chaussette. Le corps ne faisant pas la différence entre le vécu et «l’imaginé», les pensées de la dame ont été intégrées par le corps comme une microchirurgie bien réelle. »

• « Je précise qu’il y a aussi des phénomènes environnementaux dans le cas du cancer. Et j’explique systématiquement que la première chose à faire, c’est d’aller voir un médecin. Simplement, si vous avez tout tenté en matière de médecine conventionnelle, que vous prenez des médicaments et que vous n’arrivez pas à venir à bout d’une maladie, il existe une méthode complémentaire et alternative, qui ne fait pas de mal, n’a pas d’effets secondaires, et qui peut éventuellement vous aider si cela vous parle. J’utilise le conditionnel dans le livre, en indiquant que ce sont des propositions qui ne reposent sur aucune vérité scientifique. De la même manière qu’on peut interpréter les rêves, on peut interpréter les maladies. Ce sont des hypothèses, une grille de lecture pour comprendre le sens de la maladie. Cela nous parle ou pas, cela appartient à chacun. Mais encore une fois, je ne suis pas la seule à partager ce point de vue. » 

(Sources: L’Express, 28.07.2022)

  • Auteur : Unadfi