Le premier recensement italien des religions alternatives date de 1994 et est issu du Ministère de l’Intérieur Italien. Selon ce rapport, 366 sectes se trouveraient sur le sol italien.
Ce rapport distingue :
– des mouvements occidentaux d’innovation sur lesquels se concentrent les principales accusations de déstructuration mentale et d’enrichissement au dépens des adeptes (psycho-sectes)
– des mouvements de dérivation chrétienne.
– des mouvements d’ordre orientaliste.
– d’autres groupes considérés comme nouveaux mouvements magiques qui ne font pas allusion à une notion de religion; groupes néopaïens, satanistes, nouvel âge
Cette distinction est faite plutôt sur des considérations historiques et non pas sociologiques.
Le rapport analyse ensuite les implications pénales liées à certains mouvements :
1. Utilisation afin de recruter de nouveaux adeptes et de maintenir ceux qui sont déjà, des moyens de fascination, du lavage de cerveau, ou toute autre méthode pour limiter la liberté d’autodétermination.
Les textes applicables (abrogation du délit de plagio) pourraient être l’équivalent français de l’abus de faiblesse.
2. L’intérêt à l’enrichissement matériel des leaders charismatiques par l’extorsion d’argent et la vente de marchandises et de services divers.
C’est le cas de ceux qui utilisent la couverture religieuse comme prétexte pour accumuler de l’argent. L’Italie compte avec des infractions équivalentes à l’escroquerie en France.
Enfin, le rapport italien ne prend pas position contre le phénomène, son esprit est dans la prévention plutôt que dans la répression.
Par ailleurs, un projet de loi vise à remplacer l’ancien délit de plagio introduisant la notion d' »agression à l’intégrité psychique, pratiquée avec des moyens chimiques, chirurgicales, ou psychiques »
Il n’existe pas de législation spécifique contre le phénomène sectaire, et l’abrogation du délit de « plagio » [1] a crée une lacune sur la question. Trop vague, il laissait une grande place à l’arbitraire du juge, car cette infraction pouvait s’appliquer à tout fait qui impliquait une dépendance psychique d’une personne à une autre, dépendance qui pouvait être de nature sentimentale, religieuse, idéologique, etc.
Le Concordat de 1929 est toujours en vigueur, la constitution de 1948 a institué une certaine séparation (suppression de la qualité de fonctionnaire des membres du clergé et laïcise le système de santé) Dans la constitution italienne, le terme religion n’apparaît jamais, mais les « confessions religieuses » bénéficient d’importants avantages d’ordre fiscal
[1] » Quiconque soumet une personne à son propre pouvoir, de sorte qu’elle soit réduite à un état de suggestion totale, est puni de la peine de réclusion de cinq à quinze ans. » Ancien art; 603 du Code pénal Italien.