Elections législatives et mouvements sectaires

Le Parti humaniste est peu connu en France où les adeptes sont peu nombreux. Il s’agit d’une filiale du mouvement Humaniste créé et dirigé par Silo, un argentin qui continue d’organiser le mouvement depuis l’Amérique du Sud et qui prétend changer le monde par l’auto- connaissance. Il s’agit d’une thérapie de groupe basée sur l’expérience guidée, une sorte de méditation à partir d’une situation imaginaire à laquelle le sujet doit faire face, en silence, les yeux fermés. Le parti humaniste a présenté 76 candidats pour ces législatives 2007.

Le POE est l’émanation française du « National Democratic Policy Committee » (NDPC), parti politique américain d’origine trotskiste qui diffuse des thèses anticapitalistes. Son fondateur, Lyndon Larouche, leader américain d’extrême-droite, dénonce le pouvoir du FMI, des banquiers juifs de la City, le trafic de drogue international organisé par les gouvernements et les organismes financiers internationaux dont les banques. Lyndon Larouche est très controversé aux États Unis où les journaux soulignent son discours extrémiste et antisémite et l’aspect paranoïaque de sa personnalité.

Le POE a présenté 6 candidats aux élections législatives de 2007, sous l’étiquette « Solidarité et Progrès ».
Le représentant français du POE, Jacques Cheminade, a tenté de se présenter aux élections présidentielles mais n’a pu obtenir les 500 parrainages nécessaires. « Le 31 juillet 2006, un huissier requis par l’État procède à la saisie-attribution du compte bancaire de Jacques Cheminade, destiné à alimenter son compte de campagne pour 2007. Le Trésor public réclame le remboursement des 171 525,46 €, représentant le remboursement de l’avance consentie par l’État en sa faveur (un million de francs, plus des frais antérieurs) au titre de l’élection présidentielle de 1995, suite à l’invalidation des comptes de campagne. » [1]

Un autre parti pose question. « La France en Action qui présente 487 candidats sous l’étiquette « Union des candidats émergents pour l’alternative ». Une liste sur laquelle on retrouve de nombreux candidats liés à la CAP (qui demandait la dissolution de l’UNADFI et vient de perdre en appel), à Politique de vie, au lobby anti-vaccination, ainsi que des praticiens de médecines alternatives (certains étant issus de la mouvance du Dr Hamer dont les effets néfastes pour la santé des patients sont réels)…

Le 08 juin 2007, le député Georges Fenech affirme que « France en Action », dirigée par Jean-Marc Governatori, ancien chef d’entreprise, est l’émanation de plusieurs mouvements sectaires ». « Je tiens à informer l’opinion et les électeurs des liens existants entre le parti « France en Action » qui présente des candidats dans la quasi totalité des circonscriptions françaises avec des organisations à caractère sectaire tels que l’OTS, le Mouvement raëlien, la scientologie, la kinésiologie, Moon et Krishna », a déclaré le député du Rhône. »

Rappelons que la participation à la campagne législative et le rattachement du candidat à un parti ouvre des droits, sous certaines conditions :

– à un financement public de la campagne (les partis et groupements politiques qui ont présenté lors du renouvellement de l’Assemblée nationale des candidats ayant obtenu chacun au moins 1 % des suffrages exprimés dans au moins cinquante circonscriptions)

– à la campagne audiovisuelle : tout parti ou groupement politique qui n’est pas représenté par des groupes parlementaires de l’Assemblée Nationale a accès, à sa demande, aux émissions du service public de la communication audiovisuelle pour une durée de sept minutes au premier tour et de cinq minutes au second, dès lors qu’au moins soixante-quinze candidats ont indiqué, dans leur déclaration de candidature, s’y rattacher.

La campagne aura donc permis à certains candidats d’avoir un accès privilégié aux médias, ce qu’ils obtiennent avec difficulté dans le cadre de leurs activités réelles. Cela leur apporte une visibilité importante dans leur région ainsi qu’une possible respectabilité due à leur statut de « candidat politique », ce qui peut par la suite être un atout dans leur démarche de prosélytisme.
Pour ce qui est du financement, il faudra attendre l’examen des comptes de campagnes.

[1] http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Cheminade