L’ésotérisme : une mode chez les jeunes ?

Les réseaux sociaux ont permis aux plus jeunes d’entrer en contact avec l’astrologie, la sorcellerie ou le tarot. Ces pratiques empreintes d’ésotérisme sont aussi utilisées par différentes marques de mode ou autres qui y voient très certainement un nouveau business lucratif.

Sur TikTok ou Instagram des influenceuses ont créé des communautés autour de l’ésotérisme, l’occulte et le mystérieux. Elles abordent des thèmes comme l’astrologie, la sorcellerie ou encore le tarot. Certaines comptent un nombre important d’abonnés et ont la cote auprès d’un jeune public. Un récent sondage de l’Ifop avec la Fondation Jean Jaurès montrait que 40% des moins de 35 ans croient en la sorcellerie contre 25% pour les plus de 35 ans. Internet et les réseaux sociaux apportent directement ces croyances aux personnes et leur ont donné un aspect plus « pop » et une esthétique plus attrayante. Cet attrait peut aussi venir des grandes peurs et de l’incompréhension de la société. L’épidémie de Covid-19 a fait naître ou consolidé une attirance pour l’ésotérisme.

Le Parisien prend l’exemple d’une jeune femme connue pour être la « la sorcière de TikTok ». Elle prétend essayer de comprendre et manipuler les énergies à l’aide de rituels, de cérémonies ou de sortilèges. Ses abonnés sont principalement des jeunes femmes qui croient aussi souvent fortement en des parasciences comme l’astrologie. Elles y voient un moyen de développement personnel apportant des clés pour expliquer leur quotidien ou même parfois pour les aider lors de prises de décision.

Cet attrait pour l’occultisme est au centre d’un nouveau marketing notamment dans le prêt-à-porter ou l’édition. Les éditeurs multiplient les ouvrages spécialisés et les marques de vêtements n’hésitent pas à utiliser des références aux astres, aux tarots ou aux signes astrologiques. Certains influenceurs ont aussi vu un business dans cette mode et ont compris qu’ils pouvaient gagner de l’argent en donnant des conseils, en apportant des réponses. Cela pouvant créer un potentiel risque d’arnaque pour un public peu vigilant et vulnérable.

Cette esthétique nouvelle et cet aspect mainstream ont rendu ces pratiques ésotériques acceptables aux yeux de la société, et non plus réservées aux fous et aux illuminés. En lien avec l’essor du développement personnel, cette tendance semble pourtant occulter les risques et l’emprise qui peuvent se cacher derrière ces pratiques. De plus, leurs adeptes seraient plus enclins à basculer dans le complotisme ou le déni de la science, comme le montrait en 2017 un sondage Ifop pour Conspiracy Watch. Et des mouvements sectaires n’hésitent pas infiltrer des groupes de passionnés d’ésotérisme pour faire du prosélytisme et recruter des adeptes.

(Sources : Le Parisien, 20.02.2021)

 

 

  • Auteur : Unadfi