Un parti autrichien d’extrême-droite au secours de la charlatanerie pseudo médicale ?

C’est ce que soutient Christian Kreil, spécialiste autrichien du conspirationnisme et auteur du livre Fakemedicine. Sur son blog Fondation Gurutest il révèle que le Parti de la Liberté (FPÖ) a soutenu en décembre 2021 une résolution parlementaire demandant que la « médecine complémentaire » et la « médecine intégrative » soient intégrées dans l’enseignement universitaire et soient accessibles à l’hôpital. 

Pour eux, le fait que la population accepte largement la « médecine alternative » signifierait que de telles offres sont en adéquation avec ses attentes. Pourtant, comme en France, des disciplines comme l’homéopathie, sont de plus en plus remises en question de manière critique.

Une trentaine de médecins sont cités comme partisans de la motion du FPÖ. Parmi eux se trouvent des représentants de sociétés d’homéopathie, de l’anthroposophie, de la médecine traditionnelle chinoise ainsi que des représentants de petites écoles de soins aromathérapiques ou de la médecine ayurvédique Maharishi…

Interrogé sur la motion, Edzard Ernst, spécialiste des pratiques non–conventionnelles, qui a dirigé l’Institut de médecine complémentaire et alternative de l’Université d’Exeter au Royaume- Uni de 1993 à 2012 et évalué plus de 400 méthodes, conclut : « les méthodes de médecine complémentaire mentionnées dans la motion sont en grande partie de la pseudo-médecine. Aucune preuve fiable de leur efficacité n’a été produite. Elles ne devraient donc pas être enseignées sur le terrain académique ni être utilisées sur des patients (…) Cette initiative, menée par les lobbyistes de la médecine complémentaire, est une dangereuse poussée contre la médecine fondée sur les preuves, à laquelle il faut s’opposer ».

Et il n’est pas le seul à s’inquiéter. Ainsi dans une lettre ouverte de la Society for Critical Thinking, Krista Federspiel et Ulrich Berger « se plaignent de la tromperie délibérée des patients : le terme « médecine intégrative » sonne bien pour les profanes, mais signifie que les mesures médicales doivent toujours être conciliées avec des procédures thérapeutiques non prouvées, souvent ésotériques ».

Christian Kreil souligne qu’en Autriche un quart des médecins ont suivi une formation en « médecine complémentaire ». Il réfute l’argument de certains défenseurs des « médecines alternatives » qui réprouvent l’idée d’interdire l’accès de ces formations aux médecins sous prétexte que cela pourrait conduire les patients dans les mains de charlatans car « les médecins qui proposent des pseudo- thérapies sont des charlatans. Ils font partie du problème, et non de la solution. »

(Source : Der Standart.at, 19.02.2021)

 

  • Auteur : Unadfi