Anastasia, mouvement écolo-spirituel russe, s’est installée à Winterhour (canton de Zurich). Cette secte qui prône la vie en communauté dans des éco-villages dits « espaces d’amour », inquiète les autorités notamment par la représentation de croix gammées dans son identité visuelle.
De telles communautés fleurissant dans les anciens pays soviétiques s’exportent aux Etats-Unis et dans plusieurs pays d’Europe1. Elles prônent le retour aux sources et une vie en harmonie avec la nature et le déterminisme racial. Leur chef, guérisseur autoproclamé, propage des « idées sur le caractère unique de la race védique ».
Le groupe Anastasia a été repéré en Suisse suite à la plainte d’un père revendiquant la garde exclusive de son fils. La mère, adepte de la secte, s’était opposée durant une semaine à prodiguer des soins médicaux à l’enfant souffrant d’un problème d’estomac nécessitant une intervention chirurgicale.
Le mouvement a été créé dans les années 1990 par Vladimir Mégré après sa rencontre avec Anastasia, jeune femme vivant à l’état sauvage au milieu de la taïga. Il lui a demandé d’écrire un livre pour révéler au monde sa sagesse et sa spiritualité ; ce livre est aujourd’hui la « bible » des adeptes du mouvement.
Vladimir Mégré y relativise l’Holocauste et évoque un complot mondial juif. Les adeptes ont pris le relais et font la propagande de la supériorité de la race slave, du Reich allemand et d’une idéologie proche de l’extrême droite.
Ce mélange d’écologie, d’ésotérisme, de théories du complot et de révisionnisme historique serait également source de danger pour la santé. Les partisans du mouvement Anastasia s’opposent à la médecine conventionnelle et s’appuient plutôt sur la «nouvelle médecine germanique»: « C’est faux de croire qu’un médecin ou un médicament peut guérir une maladie », affirme Mégré dans une interview publiée sur le site du mouvement.
Selon InfoSekta, association suisse traitant du phénomène sectaire, les adeptes d’Anastasia seraient par ailleurs crudivoristes végétaliens.
(Source : Le Matin & Bluewin.ch, 13.12.2018)
[Déjà en 2008, le journal La Croix alertait sur la prolifération des sectes russes et prenait Anastasia en exemple : « La secte Anastasia est, quant à elle, en expansion. Sa dénomination est celle d’une mystérieuse et invisible femme blonde qui, vivant dans la forêt, communiquerait par l’intermédiaire du gourou… »]