
Des chercheurs veulent quantifier les dommages psychologiques causés par « l’exclusion obligatoire » imposée par « des groupes à haut contrôle ». Ils se sont donnés trois ans pour recueillir et analyser des témoignages.
Au nom de la liberté, il devrait être possible de quitter un groupe religieux comme rejoindre un nouveau club de sport ou changer de coiffeur. Mais la réalité est tout autre. Certaines communautés rejettent leurs ex-membres. Certaines utilisent même le « bannissement obligatoire » comme une tactique stratégique pour garder le contrôle sur leurs adeptes. La seule menace de l’isolement est un obstacle à la sortie du groupe.
Pour la première fois, une étude menée par l’Université de Roehampton (Londres) et la Fondation Open Minds, ambitionne de mesurer les impacts réels de cette pratique. Pendant trois ans, des chercheurs vont recueillir des témoignages et des données pour établir un lien entre l’ostracisme imposé par des groupes dits à haut contrôle et les troubles psychologiques qui en découlent, tels que l’anxiété, la dépression ou le syndrome de stress post-traumatique.
Six communautés à la loupe
L’objectif principal de l’étude est d’évaluer si les pratiques d’exclusion obligatoire et de contrôle coercitif constituent une violation des droits de l’homme. Les recherches visent à identifier des éléments spécifiques qui seraient qualifiés d’infractions pénales, y compris des crimes contre l’humanité, et à fournir des preuves solides pour éclairer les politiques. Ils espèrent ainsi « faire évoluer la législation mondiale et mieux protéger les générations futures ».
L’étude portera sur six groupes connus pour pratiquer l’exclusion obligatoire, à savoir les Témoins de Jéhovah, les Scientologues, les Juifs ultra-orthodoxes, les Frères Exclusifs, les Amish et les Bahá’ís.
(Source : Psychology Today, 06.02.2025)
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