Une spiritualité en mutation plutôt qu’en déclin 

Contrairement aux idées reçues, la spiritualité américaine ne s’éteint pas, elle se transforme. L’église n’est plus une exigence pour « se connecter » à Dieu. 

Selon une étude récente du Pew Research Center, le déclin du christianisme semble ralentir, signe d’une nouvelle dynamique plutôt que d’un abandon de la foi. 

Des chercheurs, dont le sociologue Landon Schnabel, expliquent ce phénomène par un processus de « tri spirituel » : ceux en désaccord avec les institutions religieuses les ont déjà quittées mais ceux qui restent y sont plus investis. Cette évolution marque une individualisation de la foi, centrée sur les valeurs personnelles plutôt que sur les dogmes traditionnels. 

Le rejet des organisations religieuses jugées rigides ou politisées n’entraîne pas nécessairement un rejet de Dieu. Beaucoup conservent des pratiques spirituelles, comme la prière ou la méditation, et certains développent une foi hybride, hors des cadres traditionnels. 

Les préoccupations morales, notamment autour de l’inclusion LGBTQ+, apparaissent comme des déclencheurs fréquents du départ des fidèles. Cette polarisation religieuse façonne désormais deux Amériques spirituelles : d’un côté, des croyants attachés aux institutions conservatrices ; de l’autre, des individus plaçant l’authenticité personnelle au cœur de leur rapport au sacré. 

Pour les institutions religieuses, ce tournant représente un défi : maintenir une ligne rigide pourrait accélérer l’exode de fidèles en quête de spiritualité inclusive. 

(Source : RNS, 14.04.2025) 

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  • Auteur : Unadfi