La méditation en pleine conscience en question

La médiation en pleine conscience (Mindfulness ou MPC) à l’école serait une fausse bonne idée, pour le journaliste scientifique Julien Hernandez qui s’interroge sur cette pratique à l’occasion de la sortie en salle du film « Happy » le 30 octobre.

De plus en plus d’écoles élémentaires introduisent la méditation dans leur cursus quotidien. Cette pratique favoriserait l’attention, réduirait le stress, permettrait de mieux gérer ses émotions. Elle serait bonne pour la santé mentale et physique. Mais permet-elle de réduire les risques de dépression ? Rien n’est moins sûr. Les résultats d’études sur l’efficacité de la MPC pointent en effet un risque pour les plus jeunes, chez qui certaines fonctions cérébrales ne seraient pas assez matures, et pour lesquels elle aurait plutôt des effets néfastes.

Pour Julien Hernandez, les bénéfices supposés de la méditation ne sont pas suffisamment validés scientifiquement et la MPC échouerait pour l’instant à être à la hauteur de ses prétentions.

Plusieurs études ont tenté d’évaluer l’efficacité de la méthode, mais en général les résultats ne sont pas assez robustes statistiquement, à cause du faible nombre d’individus dans les échantillons.

Un essai randomisé contrôlé réalisé en Grande Bretagne et publié dans le British Medical Journal a tenté de pallier ces biais méthodologiques, avec un échantillon plus large de 8300 élèves dans 84 écoles, et un groupe contrôle recevant un enseignement habituel sans méditation.

Or à l’interprétation des résultats, les chercheurs ne trouvent aucun bénéfice chez les groupes ayant bénéficié des séances de méditation, juste après comme un an plus tard.

Si on peut opposer à cela que l’effet se ferait à long terme, avec l’argument neurologique que la pratique pourrait accroître la plasticité cérébrale, alors ce même argument irait à l’encontre d’une pratique limitée à une année scolaire.

Une autre étude récente, parue dans Science, ne trouve pas de différence sur les structures cérébrales entre le groupe actif et le groupe contrôle.

Pour le journaliste, il convient en conséquence non pas de rejeter en bloc la pratique de la MPC, mais de s’en méfier dans le cadre d’un environnement scolaire, jusqu’à preuve du contraire. 

(Source : Futura-sciences, 08.08.2022)

  • Auteur : Unadfi