Elle était médecin généraliste. Lisa-Maria Kellermayr critiquait depuis sa page Twitter les opposants au vaccin et au pass sanitaire. Elle s’est donné la mort dans son cabinet à la fin du mois de juillet.

Devenue très populaire en Autriche, habituée à se rendre sur les plateaux de télévision depuis le début de la crise sanitaire, Lisa-Maria Kellermayr défendait haut et fort la vaccination contre le Covid-19 et les mesures sanitaires prises pour freiner la pandémie. Sur les réseaux sociaux elle critiquait les manifestations antivax qui se tenaient régulièrement dans les rues.   Ses positions lui ont valu de subir un harcèlement en règle de la part des militants antivax. Le harcèlement se faisait en ligne, mais certains sont mêmes allés jusqu’à se rendre sur son lieu de travail et la tourmenter à son cabinet. Elle avait fini par engager des agents de sécurité pour garantir sa protection, ce qui lui revenait cher et l’avait mise dans une situation financière compliquée. Finalement, elle a interrompu son activité au cours du mois de juin. Elle s’est donné la mort quelques semaines après.  

Quelques jours plus tard, quelques 3 000 Viennois se sont rendus sur le parvis de la cathédrale Saint-Etienne, tandis que des centaines d’autres personnes se rassemblaient dans d’autres villes (Gras, Linz, Wels et Steyr) afin de rendre hommage à la mémoire de ce médecin généraliste. 

Le drame a remis le sujet de la haine en ligne au cœur des débats. L’application autrichienne BanHate qui permet de signaler les messages haineux, rapporte qu’en 2021, 2817 cas d’attaques en ligne ont été signalés, ce qui équivaut à une hausse de 66% par rapport à la période pré-pandémie.  

(Sources : lequotitiendupharmacien.fr & libération.fr, 02.08.2022)