Une figure de l’extrême-droite chez les antivax

A la faveur de la pandémie, Alain Soral figure célèbre de l’extrême droite, a revu sa popularité augmenter alors qu’il avait perdu de son influence depuis son bannissement de YouTube. Il doit son regain de notoriété notamment à l’intrusion de ses fidèles dans des mouvements anti-vaccination.

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Un nouveau relai pour les antivax

Essayiste au CV imposant, Idriss Aberkane est aussi connu pour ses conférences sur le développement personnel. Depuis le début de la pandémie, il est l’une des figures les plus importantes de la sphère antivax, n’hésitant pas à user de théories du complot et de fausses informations.

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Les premiers résultats du rapport Bronner

Installée en 2021 par le président Emmanuel Macron et pilotée par le sociologue Gérald Bronner, la commission « Les Lumières à l’ère du numérique » a rendu son rapport. Quatorze membres étaient chargés de réfléchir sur les défis que pose Internet pour la bonne santé de notre démocratie et notre accès à une information qualitative.

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Education aux médias et à l’information

Depuis juillet 2013, l’éducation aux médias et à l’information (EMI) est intégrée dans le code d’éducation. L’article L111-2 stipule que la formation scolaire doit développer « les connaissances, les compétences et la culture nécessaires à l’exercice de la citoyenneté dans la société contemporaine de l’information et de la communication. » l’EMI enseignée aux plus jeunes doit ainsi leur permettre d’utiliser les médias et l’information avec discernement tant pour un usage personnel que dans un futur cadre professionnel.

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Le journaliste Thomas Huchon invité par l’Adfi Aube et l’Upop

Invité à l’initiative de l’Adfi Aube et de l’Université Populaire de l’Aube fin novembre, le journaliste Thomas Huchon est intervenu sur le complotisme lors d’une conférence donnée à la Maison du patrimoine de St Julien les Villas.

Thomas Huchon a expliqué les mécanismes du complotisme et le rôle des réseaux sociaux dans la propagation des théories conspirationnistes.

Interrogé sur les prochaines élections présidentielles, il a pointé trois risques majeurs induis par le complotisme : l’apparition d’un nouveau candidat 100% complotiste, l’utilisation d’arguments complotistes par des candidats et « l’émergence en permanence de fausses informations qui vont créer un débat dans lequel on ne peut pas discuter. »

Une vingtaine d’antivax s’étaient réunis à l’extérieur du bâtiment pour manifester leur opposition à la vaccination. Certains d’entre eux sont entrés pour tenter de monopoliser la parole au moment des questions, dont une représentante de Réinfo Covid, se présentant comme juriste bac +9, et un pharmacien. 

(Source : L’Est Eclair, 05.12.2021)

Les nombreux points communs entre la mouvance complotiste et les sectes

Le Dr Janja Lalich, professeure émérite à l’université d’Etat de Californie, spécialiste des mouvements sectaires, s’est entretenue avec l’Express sur les similitudes entre les mouvements complotistes et les sectes. Elle livre au journal ses constatations sur le sujet.

Pour elle qui étudie le phénomène sectaire depuis 30 ans, il serait temps d’en reprendre la définition. Les sectes, agissant autrefois sous la houlette d’un leader bien identifié dans un endroit bien localisé, se déploient désormais sur Internet sans leader défini. Malgré un développement sur la toile, elles n’en restent pas moins fermées et on y retrouve « le même type d’étroitesse d’esprit que dans les sectes classiques » ce qui rend difficile toute communication avec leurs membres. Ce sont des traits qui se retrouvent également dans la mouvance complotiste.

Pour Janja Lalich le fait que les sectes se différencieraient des mouvements complotistes par leurs croyances religieuses, n’est pas un argument suffisant pour gommer leurs similitudes. D’ailleurs, explique-t-elle, « toutes les sectes ne sont pas religieuses ». Elle-même a été membre d’une secte politique dans les années 1970.

Même si les membres des communautés complotistes n’interagissent que sur internet, il n’en demeure pas moins que, comme dans les sectes, l’effet de groupe revêt une grande importance. Les membres s’y sentent comme dans une famille qui utilise le même langage, se regroupent autour des mêmes idées. Leurs membres n’ont pas besoin d’un leader, leurs idées et leurs croyances suffisent à guider leurs actions et à se rendre à tel ou tel événement.

Janja Lalich n’imagine pas que la mouvance complotiste, si ample qu’elle soit, puisse donner naissance à une secte globale, mais elle pense qu’il pourrait en émerger de petits groupes pouvant rassembler des milliers de personnes étant donné le nombre d’internautes partageant des idées complotistes. D’ailleurs, leur capacité à se regrouper et à s’organiser physiquement a déjà commencé à se concrétiser par exemple lors de mouvements de contestation antivax.

Qu’il s’agisse des sectes classiques ou des mouvements complotistes, les crises ont toujours profité à ce type de mouvement, dont l’expansion a été sans précédent depuis le début de la crise sanitaire. En cherchant des solutions, les gens tombent dans le piège. Mais le glissement est progressif, aussi Janja Lalich donne quelques clés pour déterminer si un proche adhère à ces théories. Elle explique : « il deviendra beaucoup plus étroit d’esprit. Il ou elle passera probablement tout son temps sur Internet, et il deviendra impossible de lui parler ».

Pour aider, il faut s’armer de patience et « construire une relation très humaine ». Ne pas parler des croyances, mais au contraire évoquer le passé et les bons souvenirs. Elle rappelle que quitter un groupe est l’une des choses les plus difficiles qui soit. Il ne faut jamais affronter l’adepte, mais au contraire le mettre à l’aise, le rassurer. (Source : L’Express, 15.11.2021)

Réinfo Covid s’exporte

Connu en France, le groupe Réinfo Covid qui milite pour « « une politique sanitaire juste et proportionnée » est aussi implanté outre-Atlantique au Québec. Le groupe ouvertement anti-vaccin prolifère sur les réseaux sociaux et multiplie ses réunions publiques pour diffuser son idéologie.

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Le fact-checking est-il utile ?

Face à l’avalanche de fake news qui se répandent sur internet depuis le début de la pandémie, de nombreuses rédactions se sont lancées dans la vérification des faits (fact-checking) pour les contrecarrer.

Si le fact-checking fait hésiter à partager une fausse information, cela n’aura cependant pas « d’incidence sur l’impression globale du sujet » explique Emeric Henry, professeur associé au Département d’économie de Sciences Po. Ainsi on peut corriger une information ponctuelle prouvant qu’un accident de vaccination est faux, sans modifier l’impression globale du public réticent au vaccin contre la Covid-19.

La vérification des faits comporte aussi le risque d’attirer l’attention sur l’information que l’on veut contrer et d’augmenter son audience.

Atteindre sa cible dans le fact-checking est très difficile, car ceux qui partagent de fausses informations ne s’intéressent qu’à celles qui vont dans le sens de leurs croyances et confortent leur opinion. C’est ce que déplorait déjà Caitlin Dewey, la spécialiste des Hoax du Washington Post, en 2014. Cependant, pour le journaliste William Audureau, le fact-checking aide ceux qui font encore confiance à la presse.

Les spécialistes du fack-checking ont cependant constaté que le manque d’efficacité du procédé pourrait tenir au format utilisé pour exposer les faits corrigés. Il semblerait que le format vidéo soit plus efficace pour convaincre quelqu’un, en particulier lorsque les gens confrontent leurs idées. Dan Sperber et Hugo Mercier, chercheurs en psychologie cognitive, ont montré que la capacité à raisonner est meilleure dans le cadre d’un dialogue que d’articles qui seraient donc moins efficaces.

Par ailleurs, le fack-checking ne se prête pas à certains exercices comme la vérification de faits en temps réel comme lors de débats sur les chaînes de télévision, BFMTV ou LCI. Le fact-checking demande de l’approfondissement et ne doit surtout pas tomber dans l’approximation. Les « fact-checkeurs doivent se concentrer sur des sujets vérifiables le plus objectivement possible » explique Emeric Henry.

Un autre obstacle de taille, pour les fact-checkeurs est Facebook, l’un des principaux canaux de diffusion de fausses informations. Si des partenariats ont été noués entre Facebook et des médias comme les Décodeurs du Monde ou Factuel de l’AFP, on ignore leur impact sur un réseau social où les fausses informations circulent six fois plus vite que les vraies. Pour une société comme Facebook, dont le modèle économique repose sur le nombre d’engagements sur une publication, c’est-à-dire de like, partages, et commentaires, il n’est guère intéressant de freiner leur propagation.  (Source : L’Express, 25.11.2021)