S’assurer qu’une telle tragédie ne se reproduise jamais…

Alors que le Japon se préparait à commémorer le 20è anniversaire de l’attaque meurtrière perpétrée par la secte apocalyptique Aum Shinrikyo, plusieurs personnalités actives dans la lutte contre le mouvement, se sont réunies le 15 mars 2015 pour revenir sur les failles qui ont permis ce drame d’arriver et réfléchir aux actions de prévention à mettre en place pour ne pas voir un tel événement se reproduire.

Organisé par les familles des victimes et des avocats spécialisés dans les dérives sectaires, le colloque a accueilli des professionnels de la magistrature, de la police et des médias.

Isao Inatomi, ancien officier de police, a déclaré qu’à cette époque, la police était divisée sur la problématique sectaire. Ceux qui souhaitaient la prendre en charge n’étaient pas soutenus par leur hiérarchie car aucun service n’était officiellement affecté à sa gestion.

Megumi Yamamuro, juge ayant condamné un membre d’Aum, Ikuo Hayashi, à la prison à vie en 1998, a déclaré que les autorités judiciaires « s’étaient déshonorées en occultant les agissements de la secte ».
La journaliste, Shoko Egawa, ayant couvert pendant des années les questions liées à la secte Aum, a souligné que les médias avaient leur part de responsabilité. Elle aurait souhaité qu’ils soient plus incisifs en 1989 lors de l’assassinat de Tsutsumi Sakamoto, avocat luttant contre la secte. Selon la journaliste, ils n’auraient pas suffisamment relayé l’information et auraient minimisé le rôle d’Aum dans ce meurtre, sans doute par peur d’un procès ou de représailles.

Shizue Takahashi, un des organisateurs du colloque, a exprimé son inquiétude face aux jeunes japonais qui sont indifférents ou ignorent tout de ce drame.

(Source : The Japan Times, 15.03.2015)