Enquête sur un faiseur de miracles

Cercle des Amis de Bruno Groening

Une conférence « Aide et guérison par voie spirituelle » était organisée par le « Cercle des Amis de Bruno Groening ». Un journaliste de Clicanoo s’est fait passer pour l’un des participants et a filmé l’intervention en caméra cachée. La conférencière, Renate Frieze, d’origine autrichienne, arrivée sur l’île depuis peu accompagnée « d’acolytes », espère convaincre les Réunionnais « des préceptes de son chef spirituel », Bruno Groening.


Qui était Bruno Groening ?

Qui était cet homme décédé en 1959, capable de rassembler 65.000 membres répartis dans 90 pays dans un mouvement appelé « Le Cercle des Amis de Bruno Groening » ? Un messager de Dieu ayant reçu « un don spécial » lui donnant une influence « favorable » sur les êtres humains, les animaux, les plantes et les minéraux ?

Une communauté s’était créée autour de lui, suite à de prétendues « guérisons miraculeuses ». Pourtant, dès 1954, il faisait déjà les unes des journaux pour « ses ennuis avec la justice » pour pratique illégale de la médecine. En 1958, il a été condamné pour non-respect de la « loi sur les praticiens paramédicaux » à une peine de prison avec sursis et à une amende.

Il est décédé d’un cancer à l’estomac l’année suivante et ce, pendant une procédure judiciaire.

Même mort, Bruno Groening aide toujours les membres du Cercle à capter une force curative…

La conférencière, Renate Fritze, est venue dans le cadre « d’une stratégie de développement » du mouvement dans l’Océan Indien. Elle soutient que toutes les maladies peuvent être guéries par voie spirituelle. Bruno Groening, lui, « était capable de capter en lui beaucoup de forces du cosmos et de les transmettre ». Et bien qu’il soit mort, les membres du Cercle des Amis de Bruno Groening croient qu’il les aide toujours, de là où il se trouve, à capter cette force curative. C’est ce « courant guérisseur » qui est capable de guérir même les maladies incurables.

« Si vous priez Dieu avec des pensées positives, il vous enverra la guérison spirituelle », explique la doctrine du mouvement.

La Miviludes et le CIAOSN restent vigilantes

En Belgique, le CIAOSN  dénonce dans un rapport que si la guérison n’est pas constatée, le mouvement met en cause le malade, la qualité de son entourage et des influences de celui-ci, les pensées négatives, le scepticisme, etc.

La MIVILUDES  quant à elle, estime que la vigilance s’impose vis-à-vis de ce mouvement déviant, d’une part, parce qu’il n’existe aucune validation scientifique pour cette méthode et d’autre part, parce que des malades peuvent se mettre en danger en refusant des conseils médicaux conventionnels.

Source : Clicanoo, Marie Payrard, 19.05.2011