Salvatore Micalef, qui se présente comme archevêque et primat d’une prélature catholique autoproclamée « Saints Pierre et Paul », a été dénoncé par le diocèse de Rome pour son imposture. Connu pour organiser des cérémonies de guérisons et d’exorcismes, notamment à Fatima et Rome, « il n’est pas reconnu par le Vatican » précise le communiqué.

Ordonné prêtre en 2009 par Emmanuel Milingo*, archevêque zambien excommunié, Salvatore Micalef, aujourd’hui âgé de 50 ans, n’a aucune légitimité selon l’Église catholique. C’est ce qu’a tenu à préciser le diocèse de Rome dans un communiqué. Il est donc interdit de toute activité sacramentelle.

Cette mise en garde intervient après plus d’un an d’incertitudes, soulevées initialement par le diocèse de Leiria-Fátima au Portugal, où Salvatore Micalef avait mené des retraites controversées. En juin 2023, le diocèse portugais avait déjà souligné que l’archevêque autoproclamé n’était pas en communion avec le Saint-Siège, une déclaration relayée depuis par Rome.

Certains observateurs estiment que la vigilance accrue du Vatican s’explique par l’approche du Jubilé de l’an prochain, qui devrait attirer des millions de pèlerins à Rome, et la crainte de figures charismatiques comme Micalef cherchant à exploiter cet afflux.

*Milingo, ancien archevêque de Lusaka en Zambie, a été démis de ses fonctions par le pape Jean-Paul II pour avoir effectué des exorcismes non autorisés. Il a alors été affecté au Conseil pontifical pour les migrants et les réfugiés et est devenu célèbre en Italie dans les années 1980 et 1990 avec son ministère de guérisseur et d’exorciste et la sortie d’un CD musical très populaire en 1995 intitulé « Gubudu Gubudu ». Milingo a été suspendu en 2006 après s’être marié lors d’une cérémonie présidée par le révérend Sun Myung Moon, le chef de l’Église de l’Unification. Il a ensuite ordonné quatre évêques sans l’autorisation du pape, ce qui a entraîné son excommunication. 

(Sources : Il Messagero, 05.09.2024 & The Catholic Herald, 16.09.2024)