Un filon lucratif sur les réseau sociaux

Les influenceurs spécialisés dans l’astrologie ont investi les réseaux sociaux. Leur communauté ne cesse de croître. Et la vente de leurs produits dérivés aussi.

Chaque jour, Jenny Fink, la créatrice du compte Instagram Sisters Astro, publie horoscopes et conseils spirituels avec l’appui de son équipe composée d’astrologues, de cartomanciennes et de numérologues. Lancé en 2020, son compte a atteint plus de 20 000 abonnés en deux semaines. Il en compte 157 000 aujourd’hui, dont 97 % de femmes de moins de 35 ans. Âgée de 31 ans, l’entrepreneure, diplômée en marketing, communication et commerce, dit avoir découvert le concept des « arts divinatoires et outils de développement personnel » lors d’un séjour aux États-Unis. « Je voyais à quel point l’astrologie faisait sens dans nos conversations. On avait une autre façon de parler de soi, d’échanger. On dédramatisait nos défauts », explique celle qui a exploité un filon négligé en France à l’époque. Depuis, elle propose « des consultations » sur son site (entre 50 et 100 €), des événements et produits dérivés. Elle a lancé « une école de spiritualité » et une hotline, sorte de ligne d’assistance, où elle reçoit entre 100 et 200 questions par jour (réponses facturées entre 20 et 45 €).

Reste que l’astrologie est une pratique controversée. Serge Bret-Morel, ancien astrologue et auteur de La critique de l’astrologie, fait la différence entre l’astrologie, l’étude des astres, et la pratique populaire qui se résume à l’étude des douze signes du zodiaque. Selon le conférencier, « rien dans cette astrologie populaire n’a montré la moindre pertinence ». Pourtant, selon un sondage IFOP, 58 % des Français déclarent croire à au moins une des disciplines de para-science, à savoir l’astrologie (41 %), les lignes de la main (29 %), la sorcellerie (28 %), la voyance (26 %), la numérologie (26 %) et la cartomancie (23 %).

Serge Bret-Morel pointe du doigt les risques de dérives sectaires et d’escroqueries. Il parle « de pratiques caricaturales » dans les médias et sur les réseaux sociaux qui « ressemblent beaucoup à du divertissement ». Face à ces critiques, l’influenceuse Jenny Fink assure « comprendre » celles et ceux qui attribuent à l’astrologie surtout des vertus marketing. Mais elle assume : « Mon objectif, aujourd’hui, c’est de moderniser l’accès aux arts divinatoires et aux outils de développement personnel auprès du plus grand nombre. La spiritualité appartient à tous ». 

(Source : France Info, 29.06.2024)

  • Auteur : Unadfi