Clarence Edgard-Rosa (journaliste) et Morpheen (illustratrice pour Causette) ont testé pour nous le séminaire de « restauration et de formation » organisé par Torrents de Vie à Lux (Saône-et-Loire). Clarence devient Clara, « bisexuelle rejetée par une partie de sa famille » et Morpheen devient Elsa, « lesbienne tiraillée entre sa foi et sa sexualité ».
Le séminaire est dirigé par le pasteur suisse Werner Loertscher. C’est sa femme, Charlotte Loertscher, qui accepte les deux candidates et leur recommande vivement l’acquisition d’un ouvrage, Vers une sexualité réconciliée. L’auteur de ce livre, Andrew Comiskey, « ex-gay » américain, marié et père de quatre enfants, est le fondateur de Desert Stream, association chrétienne dont s’est inspiré Torrents de vie.
Durant le stage, « Clara » et « Elsa » découvriront qu’à Torrents de Vie, on parle de « tendances homosexuelles » et pas d’homosexualité car il n’y a pas d’autre sexualité que l’hétérosexualité. Les autres stagiaires ne sont pas tous homosexuels ; la plupart sont venus guérir un mal-être, d’autres soigner leur dégout de la sexualité, d’autres encore se libérer d’abus subis par le passé. On leur explique que c’est la défaillance des pères qui « conduit à l’homosexualité, à la confusion des genres et à la masturbation ». Progressivement naît la notion de « sexualité dysfonctionnelle », une relation homosexuelle ne pouvant être qu’une pulsion bestiale.
Les deux jeunes femmes conviennent que « la seule bonne idée de ce stage consiste à réunir des gens qui souffrent et à les inviter à se confier. Pas besoin pour ça de se prendre une semaine d’homophobie et de sexisme dans la tronche… »
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Source : Rue 89 & Causette, 19.09.2014