Sexualité et doctrine

Au sein de mouvements tels que les Mormons et les Adventistes du Septième jour la sexualité est placée sous les valeurs d’un mariage monogame et hétérosexuel. Mais cette position est récente. Au cours de leur histoire, ces groupes ont dû faire évoluer les pratiques sexuelles afi n de mieux contrôler la sexualité de leurs adeptes.

Les premiers enseignements des Adventistes et des Mormons sur le sexe découlent de l’idée, largement répandue au XIXe siècle, que les individus possèdent une réserve limitée de « force vitale », libérée durant l’orgasme via les fluides sexuels.

Les Adventistes ont donc opté pour une activité sexuelle réduite. L’un de leur réformateur, John Harvey Kellogg, aurait créé les célèbres pétales de maïs dans le but de limiter les pulsions sexuelles, d’éviter les relations intimes en dehors du mariage…

De leur côté, les Mormons ont répondu aux problèmes masculins d’adultère et de prostitution par la polygamie dont ils ont ouvertement défendu la pratique à partir de 1852 avant de l’interdire en 1890 devant les réactions des Américains. Quant aux femmes, elles furent cantonnées à leur rôle d’épouse et de mère et des mesures coercitives frappaient celles qui se « risquaient » à une relation extraconjugale.

Dans les années 1970, le féminisme, la révolution sexuelle et le mouvement pour les droits des homosexuels sont venus heurter les positions de ces Églises. Elles sont toutes deux restées fermement opposées au mariage homosexuel avant de qualifier l’homosexualité de péché grave.

Elles en ont fait un motif d’excommunication et ont préconisé des thérapies de conversion. Leur discours consiste aujourd’hui à décrire la sexualité conjugale comme un « cadeau de Dieu » pour les hétérosexuels.

(Source : Daily.Jstor, 24.05.2019)