
L’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours s’est imposée comme un acteur incontournable dans la collection et la numérisation d’archives d’état civil à travers le monde. Mais face à un vide juridique, la protection des données personnelles semble passer au second plan.
Sous couvert de généalogie, une pratique essentielle à leur croyance visant à baptiser leurs ancêtres pour leur permettre d’accéder au paradis, les mormons ont obtenu des accès privilégiés à des données sensibles, y compris en France.
En 2013, la CNIL leur a permis de numériser l’état civil français, un choix qui soulève des interrogations sur la protection des données post-mortem. Le RGPD, pourtant rigoureux, ne protège pas les droits des personnes décédées. Il est impossible, de son vivant, de refuser qu’on utilise nos données personnelles après notre mort si c’est à des fins généalogiques. Résultat : toute personne peut voir ses informations intégrées dans des bases généalogiques, comme l’Index Généalogique International, accessible en ligne.
Cette situation met en lumière une faille juridique : les descendants peuvent, sans restriction, inclure leurs ancêtres dans des pratiques religieuses posthumes, comme le baptême post-mortem. Personne ne s’y opposera, ni le Code civil, ni le RGPD. Et le traitement de ces données par des mouvements religieux échappe à la rigueur appliquée à d’autres domaines, comme l’utilisation de Google Analytics.
(Source : ZDNET, 09.01.2025)
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