« Mes 25 premières années de ma vie ont été volées par les bouddhistes »

Ayant passé 25 ans au sein du groupe bouddhiste Jin-Gang-Dhyana, Richard Siu raconte dans un article du magazine ABC ces années sous emprise et la difficulté de sortir d’un tel mouvement.

Né à Hong-Kong, Il a grandi au sein du groupe en Nouvelle-Zélande et n’a reçu aucune éducation scolaire. Il avait très peu de contacts avec la société et cela s’est poursuivi durant sa vie de jeune adulte où il a vécu isolé dans une maison appartenant à Wang Xin De, le leader du groupe. « J’ai l’impression que mes 25 premières années de ma vie ont été volées par les bouddhistes, et je ne les récupérerai jamais », déclare-t-il au journal. Il raconte ses journées au sein du groupe qui sont remplies de rituels bouddhistes, d’arts martiaux et d’apprentissage et de copie des enseignements du leader. Pour toute autre action il devait demander l’autorisation au maître.  A la vingtaine, il déménage pour une propriété appartenant au groupe en Australie. Il y vivra seul, sans autre divertissement que des textes religieux et une radio. Un des leaders du groupe venait lui rendre visite régulièrement pour vérifier qu’il était toujours là et recueillir ses demandes adressées au maître. Pendant plusieurs mois, il ne mangera que du pain sur ordre du maître afin de mener une vie simple et dure comme le bouddha et les habitants des temples anciens.

Peu à peu, en regardant le monde extérieur, il prend conscience de sa situation mais il est formellement interdit de remettre en cause le groupe. L’envie de partir se fait alors de plus en plus grande. Bien qu’aucune barrière physique ne l’empêchait de quitter le groupe sans éducation, sans relations sociales ni argent il se sent coincé dans le groupe. Il évoque une pression mentale et une barrière psychologique qui fait que l’adepte ne peut pas quitter le mouvement alors que le groupe lui dit qu’il est libre de faire ce qu’il veut. Pourtant, tous ses papiers d’identité ont été confisqués.

Richard commence à aller en douce à la bibliothèque à proximité de son domicile prétextant ne pas vouloir être dérangé par le groupe pour pratiquer des méditations. Il utilise alors des ordinateurs, lit et parle avec des usagers de la bibliothèque afin de commencer à s’adapter à la société. Puis un jour, il décide d’envoyer un mail à la police demandant des conseils afin de pouvoir quitter le groupe. Il rencontre la police une semaine plus tard à la bibliothèque puis décide quelque temps plus tard de quitter la propriété dans laquelle il était enfermé avec l’aide, notamment financière, d’un voisin.

Après son départ, Richard a dû couper les ponts avec tous les gens qu’il avait connus et qui étaient ses seules connaissances car il avait grandi dans le groupe. Il a pu rencontrer des personnes qui l’ont aidé dans sa réinsertion sociale. 

(Source : ABC, 02.10.2023)

  • Auteur : Unadfi