Amour travail, argent, santé : des marabouts et charlatans sans scrupule aux méthodes bien rôdées s’attaquent aux personnes fragiles en proposant des solutions miracles ou de prétendus remèdes coûteux et dangereux pour la santé.
De nombreux abus entourent les pratiques mystiques des marabouts ou pseudo-guérisseurs aux dépens de leurs victimes, des personnes fragiles qui hésitent souvent à porter plainte, freinées par la honte de s’être fait berner.
Pour les besoins d’une enquête menée pour la presse locale des Yvelines, un journaliste a contacté un « medium- voyant », jouant la carte d’un désespoir amoureux. Le medium a fait miroiter une solution à 350 euros en assurant « 100% de réussite ».
En France, de nombreux escrocs se font passer pour des guides spirituels, comme on peut en trouver dans la culture africaine, et s’adonnent à des arnaques en tout genre, par petites annonces ou sur Internet.
On a pu recenser à Mantes-la-Jolie une victime de rituels vaudous escroquée de sommes très importantes, des personnes ayant subi des violences commises par un « imam exorciste », ou encore une famille ruinée par un pseudo-guérisseur.
« Souvent ils y vont petit-à-petit pour plumer leurs cibles. Leur première intervention ne fonctionne pas, alors il en faut une deuxième, une troisième… et c’est payant à chaque fois », explique Marie Drilhon, Présidente de l’ADFI des Yvelines.
Si une aide sans emprise psychologique et à des tarifs raisonnables, dans une relation d’écoute, peut parfois avoir des effets bénéfiques face aux épreuves, pour autant ces pratiques, dès qu’elles prétendent soigner des maladies, peuvent devenir dangereuses.
« Certains prétendent soigner des maladies et arrivent à convaincre leur interlocuteur de cesser les traitements médicaux », dit Marie Drilhon, qui précise qu’il y a alors « perte de chance dans les soins ».
Certains marabouts, assurant détenir l’élixir miracle, ou disant avoir un « don », ont même prétendu, par téléphone, pouvoir guérir rapidement la Covid, le sida ou le cancer, grâce à des « prières » et des décoctions secrètes.
Les « mauvais sorts » sont aussi la cible des « envoûteurs » qui, moyennant finance, proposent par exemple d’éloigner un rival, de le rendre malade, ou même de le faire mourir. « La sorcellerie est une tradition africaine qui a un sens communautaire. Quand elle est exportée dans une autre culture, il y a de vrais risques d’abus », dit Marie Drilhon.
Si la plupart des guérisseurs autoproclamés sont des escrocs, certains sont de bonne foi, reconnaissant venir en complément de traitements médicaux sans s’y substituer et tenant un discours religieux plus rigoureux, mais ils restent rares. (Source : actu.fr, 09.11.2021)