Les étudiants cibles d’un groupe dissident d’Aum

Au Japon, les sectes et d’autres groupes douteux approchent des étudiants universitaires qui se sentent seuls et isolés par la fermeture des universités. Parmi eux Aleph, le principal successeur du culte apocalyptique Aum Shinrikyo, approche les étudiants via les réseaux sociaux.

Au printemps 2020, le programme d’accueil de l’université pour les nouveaux étudiants ayant été annulé, un élève a été attiré par un message diffusé sur Twitter qui disait : « Vous rejoignez notre université ce printemps. Aimeriez-vous entendre les hommes de la haute société ? » Au départ les rencontres qui se déroulaient par vidéo  semblaient normales. Les intervenants avec lesquels l’étudiant conversait lui donnaient des astuces sur le fonctionnement de l’université, mais peu à peu un discours spirituel s’est immiscé dans les conversations et se sentant de plus en plus oppressé, il demanda conseil à l’Université qui découvrit que le compte Twitter était celui d’Aleph.

En raison de la pandémie, le groupe a redirigé ses activités de recrutement vers les réseaux sociaux en ciblant des jeunes qui n’ont pas connu l’attaque du métro de Tokyo au gaz sarin. Selon l’Agence japonaise de renseignement de sécurité publique (PSIA), plus de 60 personnes, pour la plupart dans la vingtaine d’années, ont rejoint Aleph en 2020.

Même si le groupe a déclaré, fin janvier 2021, 540 millions de yens (4,97 millions de dollars) d’actifs, générés en partie par la vente de matériel d’étude et de séminaires, ceux-ci ont fortement baissé à cause de la pandémie, d’où la nécessiter de recruter massivement.

Pour éviter à leurs étudiants d’être piégés par des sectes, les universités redoublent d’efforts. Elles organisent des campagnes de prévention et mettent en place des lieux où les jeunes approchés par des sectes peuvent se rendre pour être soutenus.

Toshiyuki Tachikake, professeur de psychologie appliquée à l’Université d’Osaka, explique qu’il faut éviter l’isolement et augmenter délibérément la communication avec les membres de sa famille, ainsi qu’avec ses connaissances et ses amis afin d’être constamment exposé à des valeurs différentes des siennes et de « pouvoir ainsi identifier plus facilement des groupes au comportement suspect ».

(Source : Asia Nikkei, 21.03.2021)

L’ensemble des articles sur le mouvement : https://www.unadfi.org/mot-clef/aum-aleph/ 

  • Auteur : Uniadfi