Sur les réseaux sociaux, une rumeur gonfle. Celle « d’une désactivation massive des cartes bancaires françaises pendant les Jeux olympiques ». Il n’en sera rien. Il ne s’agit que d’une extrapolation mensongère d’une réalité : « l’exclusivité des paiements sera attribuée à la société américaine Visa ».
La rumeur d’une désactivation des cartes bancaires françaises, publiée dans le journal chinois The Epoch Times, et reprise sur la page « Sauvons la France », a été partagée par des groupes proches de l’extrême-droite ou de l’extrême-gauche. Leur point commun ? Un farouche mépris pour les États-Unis, qu’ils considèrent comme une menace pour les intérêts français.
Quelques clics sur internet suffisent pour s’apercevoir qu’aucune carte bancaire ne sera désactivée durant les JO de Paris. En revanche, un partenariat entre le Comité international olympique (CIO) et Visa permettra bien à l’entreprise américaine de détenir un monopole durant l’événement. Mais uniquement pour les paiements sur les sites des JO. Les terminaux, fournis par l’entreprise américaine, ne seront compatibles qu’avec les cartes de la même enseigne. Les titulaires de MasterCard devront donc s’adapter et prévoir du liquide pour payer dans les boutiques et buvettes des JO. La situation est critiquable mais pas nouvelle : Visa est partenaire des Jeux depuis 1986 et constitue, à chaque édition, le seul moyen de paiement dématérialisé autorisé.
The Epoch Times plusieurs fois épinglé
En 2012, la presse britannique s’était déjà offusquée de cette situation. Pour autant, on ne peut pas parler de magouille. Et si une mise en garde doit être faite, c’est contre The Epoch Times, journal peu connu du grand public, appartenant au Falun Gong. Le site internet du média indique que le journal a été créé par des dissidents du régime communiste chinois, sans préciser qu’il est lié à un mouvement spirituel, voire sectaire. À sa tête, on trouve un enseignant, Li Hongzi, l’un des principaux opposants au gouvernement. L’homme affirme détenir d’immenses pouvoirs surnaturels et déploie son influence, entre autres, à travers ce journal. Journal qui a plusieurs fois été épinglé aux États-Unis et en France pour avoir publié de fausses informations, notamment pendant la crise du Covid.
(Source : Les Surligneurs, 06.05.2024)
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