Des agressions sexuelles dénoncées par Mouv’Enfants

L’association Mouv’Enfants pointe du doigt les agissements d’un abbé, membre de la Fraternité Saint Pie X, soupçonné d’avoir abusé des enfants, au Gabon, pendant des dizaines d’années.

« Nous exigeons qu’il soit jugé ». Arnaud Gallais, cofondateur de Mouv’Enfants, a appelé à un rassemblement le 24 mai devant la maison Saint-Ignace, à Lourdes (Hautes-Pyrénées), pour réclamer justice au nom de victimes de celui qu’il qualifie de pédocriminel.

Ancien membre de la CIIVISE (Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants), Arnaud Gallais dit avoir lui-même été abusé par le prêtre entre ses 8 et 11 ans. Claude, lui, affirme avoir été victime d’agressions sexuelles de la part du même prêtre quand il avait 16 ans. C’était en 1986. Il était alors servant de messe et fréquentait la mission de la Fraternité Saint-Pie-X de Libreville, au Gabon. Il a déposé plainte en 2022 mais l’affaire a été classée sans suite. Le curé est accusé d’avoir commis des viols, des agressions sexuelles et des abus physiques et psychologiques sur des écoliers dont il avait la charge, de 1986 à 2008. Il aurait reconnu les faits en 2020. En 2022, le collectif des victimes de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X lui aurait remis un courrier pour lui demander « d’assumer publiquement ». Aujourd’hui, Mouv’Enfants s’inquiète de la présence d’enfants à Lourdes et souhaite s’assurer que l’homme n’est pas amené à être à leur contact. L’association a interpellé la Conférence des évêques de France ainsi que la déléguée interministérielle à l’aide aux victimes et réclame « qu’il réponde de ses actes comme n’importe quel citoyen ».

Arnaud Gallais figure parmi les 22 signalements de la CIASE (Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église) dirigée par Jean-Marc Sauvé. Pour ce qu’il a subi, il a été indemnisé à hauteur de 60 000 €. Mais il assure que si le rapport Sauvé dénombre 330 000 agressions, il ne comptabilise pas les victimes étrangères. « Claude est ainsi exclu du processus de réparation, car les faits ne se sont pas déroulés en France », enrage t-il en dénonçant « une injustice de plus pour les victimes qui ont vécu un calvaire ». Il espère que d’autres victimes vont sortir du silence « parce que l’Eglise n’est pas au-dessus des lois ». 

(Source : France 3, 22.05.2024)

  • Auteur : Unadfi