Les facteurs de recours aux PSNC évalués dans une étude canadienne

Une équipe canadienne a mené une étude auprès de 1492 Canadiens âgés de 16 ans et plus. L’objectif ? Déterminer les tendances comportementales des adeptes des PSNC, en se focalisant sur les pratiques ayant une balance bénéfices/risques défavorable.

Les résultats sont sans appel : au cours des 12 derniers mois, plus de 40% des Canadiens ont eu recours à au moins une PSNC présentant des risques pour leur santé.

Les PSNC les plus populaires au Canada sembleraient ainsi être la chiropraxie, plébiscitée par presque 70% des sondés, et la phytothérapie et/ou les compléments alimentaires en automédication, rapportés par un peu plus de la moitié des personnes interrogées. Les risques graves directement liés à ces pratiques sont bien connus : pour la chiropraxie, il s’agit principalement d’une aggravation des douleurs et de dissections artérielles, parfois mortelles. La phytothérapie et les compléments alimentaires sont pour leur part associés à des risques d’intoxication et d’interactions avec les traitements médicamenteux. Plus inquiétant encore, l’étude rapporte qu’au moins un volontaire sur 10 a déjà expérimenté une pratique invasive, donc potentiellement dangereuse, comme des injections intraveineuses.

Dans l’échantillon de cette étude, les personnes ayant recours à ces PSNC étaient plus aisées et avaient une plus grande défiance envers la médecine conventionnelle. En approfondissant les analyses, l’équipe a également découvert que les personnes les plus confiantes envers la science étaient moins susceptibles de tester des PSNC que celles qui avaient une attitude négative vis-à-vis des autorités scientifiques. Les individus ayant recours aux PSNC comportant des risques pour la santé seraient plus sensibles à la pression sociale, plus vulnérables à la publicité, plus attirés par la nouveauté et plus tolérants à la prise de risque.

Un des auteurs de l’article scientifique, Bernie Garrett, docteur en sciences de l’information, souligne l’importance de cette étude pour comprendre le rôle du marketing sur les réseaux sociaux dans la promotion des PSNC. En effet, ces publicités, moins régulées, semblent être particulièrement persuasives, en faisant appel à des célébrités et des influenceurs. Elles omettent toutefois bien souvent de rappeler les effets secondaires associés aux PSNC, comme la perte de chance.

(Source : Medisite, 03.10.2023)

  • Auteur : Unadfi