Incarcération d’un gourou du jeûne

Eric Gandon, ancien commercial dans le marketing, organisateur de stages de jeûne depuis 2010, a été mis en examen par le parquet de Tours pour homicide involontaire, mise en danger de la vie d’autrui, abus de faiblesse et exercice illégal des professions de médecin et de pharmacien, pour des faits survenus entre juillet 2020 et janvier 2023.

Une enquête avait été ouverte en 2021 après le décès d’une femme de 44 ans, morte en plein stage de jeûne hydrique dans une ville d’Indre-et-Loire. Malgré ce décès, Eric Gandon avait poursuivi le stage, jusqu’à ce que des arrêtés pris par la préfecture d’Indre-et-Loire le lui interdisent. Par la suite, le naturopathe avait continué les consultations et formations à distance ainsi que la promotion sur ses réseaux sociaux des bienfaits de la cure hydrique.

L’information judiciaire ouverte après le décès de cette première femme a permis à l’Office central pour la répression des violences aux personnes d’identifier quatre autres victimes, dont deux décédées depuis. Une plainte concerne un homme d’environ 60 ans, mort en juillet 2020, un mois après avoir participé à un stage d’Éric Gandon alors qu’il souffrait d’un cancer en phase terminale. Une autre concerne le décès d’une jeune femme ayant suivie des formations d’Éric Gandon alors qu’elle souffrait d’un cancer du foie. En rupture de traitement, elle est décédée quelques mois plus tard. Deux autres plaintes émanent de deux femmes ayant suivi, l’été 2021, le stage durant lequel une femme est décédée. Ces quatre plaintes sont actuellement examinées par la justice.

D’autres témoignages font état du manque total d’encadrement mais aussi de considération pour le mal-être physique et psychologique des stagiaires lors de ces longues sessions de jeûne.

Le nom d’Éric Gandon figure dans le rapport 2021 de la Miviludes. « Eric Gandon assure que c’est le vaccin anti-Covid qu’aurait reçu la jeune femme qui est à l’origine de son décès », indique le rapport. Le spécialiste du jeûne avait en effet affirmé dans un entretien au quotidien La Nouvelle République  que c’était le vaccin, pas le jeûne, qui avait tué cette femme : « cette vaccination c’est un véritable génocide ».1 Une somme de 32 000 euros a par ailleurs été saisie au domicile d’Éric Gandon. Celui-ci reste pour l’heure placé en détention provisoire. 

(Sources : Francetvinfo.fr, 12.01.2023 & Lanouvellerepublique.fr, 12.01.2023 & Nouvelobs, 16.01.2023 & Leparisien.fr, 18.01.2023)

Lire sur le site de l’Unadfi : https://www.unadfi.org/actualites/domaines-dinfiltration/sante-et-bien-etre/pratiques-non-conventionnelles/anti-vaccination-et-naturopathie/

Réaction de Sonia Backès à la mise en examen pour homicide involontaire d’Eric Gandon   France

Le lendemain de la mise en examen du naturopathe d’Indre-et-Loire, la secrétaire d’Etat à la Citoyenneté a publié un communiqué dans lequel elle appelle à la une grande vigilance quant aux soins alternatifs proposés par les « nouveaux gourous ».

« Il est impératif que les Français soient mieux informés sur les risques qu’ils encourent pour leur santé lorsqu’ils participent à des stages encadrés par des charlatans naturopathes, qui profitent de leurs fragilités pour s’enrichir ». Elle rappelle que des assistes sur les dérives sectaires vont être organisées au printemps par le ministère de l’Intérieur. Celles-ci « donneront enfin à l’État les moyens de lutter contre ces nouvelles formes de dérives sectaires en renforçant la Miviludes, mais également en faisant émerger de nouvelles propositions pour poursuivre ceux qui abusent des faiblesses psychologiques ou physiques de nos concitoyens ». 

(Source : interieur.gouv.fr, 13.01.2023)

  • Auteur : Unadfi