Suspendre la prise de nourriture solide, n’ingérer que de l’eau, et ce pendant une période pouvant aller jusqu’à quarante jours : tel est le programme d’un nouveau type de diète qui a récemment trouvé son succès en France, le jeûne hydrique. A la suite du décès d’une participante à un stage en août dernier, une enquête a été ouverte et une autopsie sera bientôt menée.
Ce régime est suivi notamment dans le cadre de séjours payants en centre, dont la gestion pose question. Présentés comme l’opportunité de laisser reposer son système, de nettoyer son corps ou encore de le purifier, ces stages de jeûne hydrique attirent de plus en plus de personnes. Des cures, qui peuvent durer de quelques jours à plusieurs semaines, peuvent être proposées et dispensées auprès du public sans autorisation ni diplôme particulier.
Si aucun lien n’a encore été établi entre le décès de la femme durant ce stage et le jeûne pratiqué, on déplore du côté des participants un encadrement et une surveillance bien trop légers compte tenu de la spécificité du régime.
C’est d’ailleurs après plusieurs jours sans nouvelles de sa part que la famille de cette femme, inquiète, a contacté le centre. Le corps a alors été découvert dans la chambre qu’elle occupait, là où se déroulait le stage, au château de Brou, à Noyant-de-Touraine, en Indre-et-Loire.
La pratique du jeûne hydrique, qui n’est à ce jour pas proposée dans le cadre d’un traitement médical, n’est pas sans conséquence : elle dégrade le système digestif, entraîne des carences vitaminiques et une éventuelle dénutrition peut s’installer.
Au-delà de ces dangers immédiats, le jeûne hydrique diabolise par bien des aspects le seul fait de manger : sa pratique peut en conséquence attirer plus facilement des personnes souffrant déjà de troubles du comportement alimentaire. Ce régime, dont les promoteurs sont souvent enclins à encourager la défiance vis-à-vis du corps médical, doit être abordé avec une extrême vigilance et constitue un danger certain pour les personnes atteintes d’un trouble ou d’une maladie.
(Sources : La Dépêche, 05.09.2021 & Slate, 09.09.2021)