Le gourou de la secte de l’Olympe accusé de viol

Claude Alonso, 81 ans, gourou qui se faisait appeler Zeus, est accusé d’abus de faiblesse sur cinq femmes et de viol sur trois femmes dont sa fille. Son procès aux assises de Bordeaux a été reporté pour raisons de santé.

Claude Alonso, un ancien guérisseur, aurait procédé à une reconstitution de l’Olympe dans son domicile entre 2003 et 2015. Il aurait exigé des rapports sexuels avec les femmes dont il s’entourait pour « sauver l’humanité ».

Poursuivi pour abus de faiblesse et viol, sur fond de dérives sectaires et de mythologie grecque, il devait comparaître le 20 septembre mais ne s’est pas présenté à son procès. Un médecin légiste a confirmé que l’accusé ne pouvait être présent à l’audience avant deux mois en raison d’une opération du genou.

Un signalement à la Miviludes avait conduit à sa mise en examen en 2013. Placé en détention provisoire en 2015, il avait été libéré sous contrôle judiciaire en 2017.

« Zeus » voulait reconstituer la cité des divinités de l’Olympe dans sa propriété de Gujan-Mestras où ses adeptes, des femmes fragiles psychologiquement, rebaptisées de noms de déesses, le servaient et avaient vocation à devenir ses objets sexuels. La fille de l’octogénaire a décrit à la justice la puissante emprise sectaire de son père. Agressée sexuellement dès son enfance, elle a été missionnée à l’âge de 19 ans pour « recruter » d’autres « déesses ».

Incitées à céder la totalité de leurs ressources à la secte en échange d’un loyer, une trentaine de femmes se sont laissé enfermer dans le refuge du gourou, avec un mélange de fascination et de crainte, coupées de tout contact extérieur.

En 2015, une perquisition de la police au domaine avait révélé la présence de médicaments hypnotiques et de breuvages mêlant anxiolytiques et mixtures douteuses.

Les analyses psychiatriques révèlent chez Claude Alonso les caractéristiques d’une personnalité narcissique, autoritaire et manipulatrice, et constatent parmi les victimes un phénomène notoire d’emprise mentale et de symptômes post-traumatiques.

Les deux parties civiles constituées, dont sa propre fille, ont dénoncé l’absence de Claude Alonso à son procès, qu’elles ont perçue comme une « manœuvre dilatoire ». Elles auraient souhaité que le procès se tienne en son absence.

Maître Maleine Picotin-Gueye, avocate de la fille de l’accusé, a également réagi : « C‘est quand même lui qui maintient son pouvoir sur le calendrier judiciaire, il était déjà dans la toute-puissance, et il continue de l’être ».

L’accusé nie les faits de viol et d’emprise. Son procès devrait être reporté.

(Sources : Sud-Ouest, 16.09.2021 ; Marianne, 19.09.2021 ; le Monde, 19.09.2021 ; Le Figaro, 20.09.2021 ; Ouest France, 20.09.2021 ; La Dépêche, 20.09.2021 ; France Bleu Gironde, 20.09.2021)

  • Auteur : Unadfi