Deux petites amérindiennes atteintes de leucémie ont été privées de la chimiothérapie pouvant leur sauver la vie. Au traitement médical, leurs parents ont préféré un remède aborigène, un traitement à base de légumes crus et de l’herbe à blé.
Le service à l’enfance a refusé d’intervenir au nom de l’autonomie culturelle des Amérindiens alors que l’une d’elle a une chance de guérison de 90 à 95 % si elle reprend sa chimiothérapie.
Ces affaires ont été portées devant les tribunaux par l’hôpital. Mais le juge en charge de l’affaire, lui-même membre d’une communauté aborigène, a débouté les demandes arguant que les parents sont en droit d’opter pour la médecine aborigène traditionnelle. Il ne s’est pas exprimé sur les droits de l’enfant ou sur l’efficacité clairement établie des traitements classiques.
Le pire est que le “médecin traditionnaliste” en charge des enfants n’est pas un aborigène. Il s’agit d’un charlatan de Floride, appartenant au Hippocrates Health Institute, déjà poursuivi pour ses prétentions à guérir le diabète et le sida. Les dirigeants de cet institut ont visité à deux reprises les deux réserves dont sont issues les fillettes pour y promouvoir leur cure-miracle basée sur l’histoire du roi Nabuchodonosor qui aurait guéri d’une mystérieuse maladie en se nourrissant d’herbe de blé, traitement ancestral que le pseudothérapeute aurait facturé aux familles 18 000 dollars (soit environ 14 000 euros).
Source : La Presse, Lysiane Gagnon, 20.11.2014