Attention aux fasses idées sur les jeunes

Un cliché selon lequel les jeunes seraient naïfs sur internet et partageraient des idées erronées sur les réseaux sociaux semble battre de l’aile. Au contraire sur certains sujets, les jeunes semblent plus armés pour comprendre et débusquer les fausses informations.

Depuis quelques années de nombreuses études semblent vouloir démontrer que les jeunes sont les plus vulnérables et susceptibles de croire et de partager de fausses informations. Pourtant comme le dit Marie Peltier, historienne et spécialiste des conspirationnismes c’est une idée reçue de se dire que le complotisme est un truc de jeunes et que ces derniers sont crédules. Au contraire, toutes les générations semblent touchées du fait des changements dans la façon de s’informer durant les deux dernières décennies. Pour l’historienne, les plus de 50 ans, qui ne sont pas nés avec Internet, semblent avoir du mal dans le traitement de l’information et la prolifération de fausses informations. Il n’est pas rare de les voir partager sur les réseaux des fausses informations sans aucune vérification.

A l’opposé la jeune génération est mieux informée et dispose de plus de reflexes pour comprendre comment fonctionne l’information sur Internet. Pour Laurence Corroy, chercheur en éducation aux médias ils « repèrent et pistent mieux les fake news que toutes les autres générations ». Ils n’hésitent pas à vérifier des informations glanées sur internet sur des sites reconnus et plus fiables.  20 minutes a pu interroger de nombreux élèves qui aimeraient aller encore plus loin et pouvoir bénéficier de cours d’éducation aux médias afin d’amplifier leurs réflexes et leurs vigilances.

Il semble donc que l’éducation aux médias et le travail de l’esprit critique soient valables pour toutes les générations. D’autant que la première source d’influence des jeunes sont les parents donc si ces derniers croient des théories complotistes les enfants vont baigner dans ce genre de théorie et auront plus de difficultés à remettre cela en question. Il est donc important que les parents s’éduquent à l’information.

Au-delà de la vérification du vrai et du faux, les spécialistes interrogés par 20 minutes souhaitent que les personnes se demandent quels discours ils tolèrent et questionnent leur position par rapport à une information. Ils remarquent que la croyance en différentes informations dépend aussi de la connaissance du monde qui nous entoure. C’est pour cela que les jeunes qui ont moins de bagage social peuvent partager moins de fausses informations que leurs ainés. Les spécialistes constatent que les jeunes sont particulièrement doués pour repérer les fausses informations sur le thème de l’environnement et l’écologie. Ils maitrisent et s’intéressent davantage à ce sujet que les plus âgés.

Pour Matthieu Cassoti, professeur en psychologie du développement, il faut faire attention en développant son esprit critique et veiller à ne pas « introduire un doute excessif, ce qui génère une forme de conspirationnisme ». Car dans un contexte de défiance envers les institutions cela peut alors déclencher une méfiance envers les professeurs ou autres formateurs.  

(Source : 20 minutes, 09.03.2023)

  • Auteur : Unadfi