« Maladie X », fausses informations et vrai commerce 

Une théorie du complot prend d’assaut les réseaux sociaux. Elle propulse la « maladie X » au cœur d’un ouragan de désinformation. Profitant de cette frénésie conspirationniste autour d’une hypothétique future pandémie, certains acteurs malveillants font des profits en vendant des kits d’urgence médicale.

La « maladie X », terme forgé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour décrire une éventuelle pandémie future, est au centre d’une tourmente. Des informations erronées, attribuant la création d’un agent pathogène inconnu à un complot élitiste visant à dépeupler la planète, se répandent rapidement. Ces fausses narrations, initialement en provenance des États-Unis, ont essaimé en Asie.

Cette propagation effrénée de désinformation, dénoncée par les experts qui pointent une très faible modération des contenus des réseaux, soulève des inquiétudes quant à la confiance dans les vaccins et met en péril la préparation aux urgences de santé publique, notamment après la pandémie de Covid-19. Aux États-Unis, certains influenceurs profitent de cette vague de fausses informations pour commercialiser des kits médicaux, comprenant des traitements non validés contre le Covid-19.

Les théories du complot autour de la « maladie X » ont explosé suite à une table ronde organisée par le Forum économique mondial de Davos. Il a suscité des spéculations alarmantes, notamment celle d’une utilisation future de la maladie comme « arme de mort génocidaire ». Ces affirmations non étayées, relayées notamment par Alex Jones, fondateur du site Infowars, ont enflammé les réseaux sociaux et nourrit des craintes. Pourtant, les vérificateurs de faits ont démystifié plusieurs de ces allégations. Des vidéos prétendant montrer des fours crématoires mobiles en Chine se sont avérées être des services de crémation d’animaux. Des messages, en Malaisie, affirmant que les infirmières étaient contraintes de se faire injecter un vaccin contre la « maladie X » ont été démentis.

Les réseaux sociaux dépassés

Des personnalités, comme le cardiologue américain Peter McCullough, contribuent à propager ces informations erronées, incitant à la préparation contre la « maladie X ». Des sites comme The Wellness Company proposent des « kits d’urgence médicale » contenant des médicaments non validés, alimentant ainsi la confusion et le profit.

Face à cette marée de désinformation, les plateformes de médias sociaux semblent dépassées. La réduction des effectifs chargés de surveiller la fiabilité des contenus compromet la lutte contre les fausses informations. Et « cette situation s’aggrave avec la baisse de confiance dans les vaccins, exacerbée par la pandémie de Covid-19 » estiment les experts.

Alors que certains adeptes des théories du complot refusent déjà les futurs vaccins, cette tendance risque de compliquer la gestion de véritables crises sanitaires à venir. La désinformation, en plus de semer la confusion, pourrait pousser certains individus à adopter des mesures dangereuses en cas d’épidémie. « Des mesures pouvant mettre en péril la santé publique » n’hésite pas à dire Jennifer Reich, sociologue à l’université du Colorado de Denver. 

(Sources :  BFM & AFP, 04.03.2024)

  • Auteur : Unadfi