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Médecines alternatives et soins infirmiers

En 2004, Bulles (n°84), avait déjà consacré un article aux infirmières qui, par leur contact quotidien avec la maladie et la souffrance, sont particulièrement vulnérables aux dérives thérapeutiques et sectaires. Le présent article revient sur la question de la place des soins « alternatifs » dans la formation de ces personnels.

Depuis plusieurs années, les infirmières françaises semblent partagées au sujet des médecines alternatives, beaucoup se posant la question de l’opportunité de les introduire dans la formation professionnelle, initiale ou continue. Les unes y voient en effet un domaine propre à enrichir les soins infirmiers, amoindrissant ainsi leur stricte dépendance à la médecine (nombre d’infirmières enseignantes et libérales, entre autres) ; d’autres sont critiques, telle cette infirmière cadre hospitalier s’alarmant, dans les années 90, de voir arriver des jeunes diplômées qui avaient surtout appris à gérer le stress des patients mais ignoraient tout des soins techniques d’urgence. D’autres encore sont opposées, telle cette infirmière enseignante ayant refusé d’enseigner des médecines alternatives comme soins infirmiers.

Le propos de cet article n’est pas d’établir une liste de ces médecines et thérapies, aussi nombreuses que variées, ni de faire une étude qualitative de chacune d’elles pour évaluer leur pertinence dans un cursus professionnel aboutissant à un diplôme d’Etat, mais il est d’ouvrir des pistes de réflexion pour répondre au mieux à la question qu’il est légitime de se poser. (…)

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Que sait-on de la kinésiologie ?

La kinésiologie est une technique psycho-corporelle développée dans les années 60 aux Etats Unis. Son initiateur est un chiropracteur, Georges Goodheart qui, s’inspirant de la médecine chinoise et de la théorie des méridiens corporels (utilisés notamment dans l’acupuncture). Il met au point un test musculaire dont le but est de communiquer avec notre corps et nos émotions.

Selon lui, il existe des liens physiques mais également énergétiques entre les muscles, les organes et les méridiens. Tout dysfonctionnement est accompagné par une faiblesse musculaire spécifique, qui permet le diagnostic de maladies par des tests musculaires. Le test musculaire permet de mettre à jour le déséquilibre
énergétique et c’est sur ce déséquilibre que le kinésiologue travaille.

Cette théorie sera par la suite reprise et développée par d’autres praticiens et aboutira à trois formes spécifiques de la kinésiologie :

1. Le «Touch for Health» ou «Santé par le Toucher», développé par John Tie, élève de Goodheart, ouvre la kinésiologie à de nouvelles applications.
 » Certains muscles seraient en correspondance avec des organes précis, qui eux-mêmes, sont en relation avec des méridiens d’acupuncture. C’est ainsi qu’un grand nombre de problèmes médicaux pourraient être traités, tels que des syndromes douloureux, en particulier la migraine, des affections vertébrales, des blocages, des troubles digestifs, gynécologiques, allergiques « .
_ La kinésiologie ne se contente plus de diagnostiquer le trouble mais permet également de le traiter.

2. Le «Brain Gym» ou «Edu-kinésiologie», mis au point par Paul Dennison, se présente comme une méthode éducative qui consiste à améliorer la communication entre les deux hémisphères cérébraux grâce à des exercices corporels spécifiques.
_ « Etude du système musculaire et de sa relation avec un apprentissage mettant en jeu le cerveau dans sa globalité ».
_ Cette méthode est particulièrement destinée aux enfants, notamment dans le traitement de troubles comme la dyslexie, trouble de l’écriture, de la mémoire, difficultés scolaires…

3. Le « trois en un » ou « One brain » qui oriente la pratique de la kinésiologie vers le domaine psychique, son but étant la levée des blocages émotionnels de l’individu qui s’inscrivent dans le corps, notamment sous forme de stress.

Le statut du kinésiologue

Le kinésiologue se défend de pratiquer des actes médicaux, il prétend être seulement un « facilitateur » qui interroge le corps et qui rétablit les circuits énergétiques perturbés, ce qui permet au patient de renouer le dialogue avec son corps, le pouvoir serait ainsi restitué à la personne.

Dans un document interne, à l’usage des kinésiologues « la place du kinésiologue en France, et face aux administrations, aux organismes officiels et au public », s’inscrit une volonté affichée de cacher le terme de kinésiologue et de les présenter comme des éducateurs, et la kinésiologie comme une méthode d’apprentissage (apprendre grâce au test musculaire) et non comme une méthode de soin.

Pourtant, dans les faits, la kinésiologie s’apparente à une méthode de guérison énergétique. Si le but au départ était d’aider le praticien à émettre un diagnostic, elle est devenue par la suite une technique à visée holistique, visant également la guérison physique, psychique et énergétique.

Dans le livre « Toute la kinésiologie »Toute la kinésiologie, le corps au service de votre santé, Freddy Ptschka, le Souffle d’Or, 1990, 201 p.]], on peut lire :

« Cancer : Miriam vient me voir avec un diagnostic de tumeur au cerveau. A cause de sa santé délicate nous dûmes effectuer les procédures d’équilibrage énergétique lentement, et les corrections des allergies prirent 5 séances. Dans les deux semaines qui suivirent la fin de ce processus, les radios ne montraient plus aucune évidence de la tumeur (…). »

Les cancers sont présentés comme des réactions allergiques à une substance déterminée. L’allergie étant une « perturbation énergétique » qu’il est possible de corriger jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de réaction allergique. Le corps mettant en oeuvre ses propres forces d’auto-guérison.

Formation et champs d’application

La kinésiologie dépasse largement son cadre d’origine, ses applications semblent innombrables : boulimie, dyslexie, difficulté d’apprentissage, développement personnel, gestion du stress, dépendance (alcool, drogue), problèmes relationnels, fatigue, migraines, douleurs de dos, problèmes ORL, nutrition, allergies, dentisterie, sport, musique, dessin, langues, pour ne pas tous les citer…

Comment s’y retrouver car il existe désormais toutes sortes de kinésiologies appliquées à toutes sortes de domaines. Les écoles proposent des spécialités :
 

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Canada / Médecines douces mais pas efficaces

Selon une étude réalisée auprès de quelque 2.000 familles et publiée récemment dans la Revue canadienne de pneumologie, 13 % de ces familles ont déclaré avoir eu recours aux thérapies parallèles, notamment les compléments vitaminés, l’homéopathie et l’acupuncture.
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Pratiques de soins non conventionnelles

La Direction générale de la santé (DGS) publie un dossier sur le site du ministère du Travail , de l’Emploi et de la Santé sur les pratiques thérapeutiques, à savoir, les médecines alternatives appelées également médecines complémentaires, médecines douces ou médecines naturelles, ainsi que les pratiques non thérapeutiques telle « la médecine esthétique ».
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Il prétend pouvoir guérir le sida avec des plantes

Le président d’une association périgourdine, qui compte plusieurs centaines d’adhérents, va être entendu par les gendarmes « qui agissent dans le cadre de l’instruction d’une plainte contre X déposée à Paris pour exercice illégal de la médecine et de la pharmacie et mise en danger de la vie d’autrui ». Il prétend pouvoir guérir le sida grâce à un « remède » à base d’une dizaine de plantes de Madagascar.
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Santé : la folie des médecines douces

La Tribune de la Santé consacre un dossier élaboré avec le concours de plusieurs médecins sur ces médecines dites « traditionnelles » qui bousculent la médecine conventionnelle. Perçues comme moins toxiques, moins polluantes, moins invasives, elles sont considérées par 10 % des Français « comme l’une des découvertes majeures des vingt-cinq dernières années ». Certains hôpitaux les ont même adoptées « en complément ». Trois articles composent ce dossier.

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