Canada / Permettre les thérapies parallèles tout en demeurant prudent

En cancérologie, un jeune patient sur deux suit un traitement non conventionnel en parallèle, révèle une étude publiée en 2003 dans le Journal of Pediatric Hematology/Oncology.


Les parents doivent nous en parler, s’alarme le Dr Ste-Marie car certains produits naturels contiennent des molécules chimiques qui ressemblent à des médicaments et qui peuvent agir de façon néfaste.

Malgré tout, son hôpital reste ouvert aux thérapies parallèles. Même les herbes, les potions magiques et une approche holistique peuvent avoir un effet placebo. Ce que confirme un professeur de droit de la santé qui observe qu’aujourd’hui, bien des compromis sont possibles.

Le Dr Ste-Marie confie pourtant que lorsque des parents disent avoir découvert « un médicament miracle », l’hôpital prend le temps d’en savoir plus. Mais dans bien des cas, on découvre que le « patient miraculé », auquel il a été fait référence, est mort entre temps !
Le problème survient lorsque les parents croient aux médecines douces comme à une religion. Ils se transforment alors en « apôtres ».

A la fin des années 70, déjà, des milliers d’Américains se rendaient dans des cliniques mexicaines, « espérant guérir leur cancer avec un produit dérivé des noyaux d’abricot ». Le remède s’est révélé inefficace, voire toxique. L’acteur Steve McQueen en est mort.

Vingt ans plus tard, l’histoire s’est répétée au Canada, avec un garçon de 13 ans, Tyrell Dueck, atteint d’un cancer des os et des poumons. Ses parents ont amassé des fonds pour l’amener dans une clinique au Mexique. La clinique a prétendu que la tumeur avait disparu. Une semaine après son retour au Canada, Tyrell est mort.

D’après le Dr Ste-Marie, les parents ayant perdu tout espoir « sont habituellement les plus à risque ». Elle comprend leur attitude désespérée mais ils doivent aussi penser à leur enfant. Si on ne peut pas le guérir « on peut soulager ses souffrances ».

Source : LaPresse.ca, Marie-Claude Malboeuf, 23.12.2011