Mort du fondateur du groupe chrétien radical Gloriavale

Le 15 mai 2018, le controversé fondateur de la secte chrétienne ultraconservatrice néozé­landaise, Gloriavale, Neville Cooper est mort à l’âge de 92 ans.

Arrivé d’Australie en 1967, Neville Cooper, plus tard rebaptisé Hopeful Christian, s’est d’abord fait connaître comme prédicateur itinérant, mais ses prêches trop fondamentalistes l’on rapidement fait tomber en disgrâce après des groupes chrétiens lo­caux. C’est avec Gloria, sa première épouse, qu’il fon­dera la communauté de Gloriavale en 1969 à North Canterbury. En 1991, la communauté s’est installée à Haupiri où elle se trouve toujours. Après un règne de 40 ans Néville Cooper a pris sa retraite en 2010 mais a conservé son emprise sur le groupe, et ce malgré les nombreux scandales qui ont entaché son parcours. Il a été accusé de violence, viol, harcèlement sexuel et psychologique. En 1995, il avait fait onze mois de prison pour attentat à la pudeur.

Sa communauté composée de 50 familles compte environ 520 membres. Vivant reclus selon un mode de vie rigide régi par l’application quotidienne de principes bibliques, ses adeptes, les cooperites, ne se consacrent qu’à la communauté, ignorant la technologie, la mode, limitant au strict minimum les contacts avec l’extérieur.

Malgré ces limitations, le groupe se trouve à la tête de plusieurs entreprises pour lesquelles les membres travaillent gratuitement en échange du gite et du couvert. Grâce à ses entreprises et à la re­connaissance en tant qu’organisation religieuse, qui l’exonère d’impôts, la communauté se trouve à la tête d’une fortune estimée à 40 millions de dollars.

Depuis une dizaine d’années les défections se mul­tiplient et la presse a publié de nombreux témoi­gnages concordants dénonçant le sectarisme du groupe. Les hommes sont tout puissants. Reléguées au bas de l’échelle sociale les femmes, élevées dans le but d’enfanter le plus tôt possible, sont victimes de mariages forcés avec des hommes bien plus âgés qu’elles. Les témoins rapportent de nombreux abus sexuels. Phil Cooper, le fils du fondateur, raconte dans son livre « Les péchés du père » qu’il a dû sup­porter de voir sa femme caressée par son père.

À l’intérieur de la communauté tout est partagé, même l’allaitement. Le monde extérieur est, quant à lui, diabolisé. Seuls les membres de la communauté auront le droit au Salut, ceux qui en sont partis sont des traitres damnés avec lesquels tous les contacts doivent être rompus.

L’information est étroitement contrôlée, à tel point que le vrai motif de la peine de prison de Cooper en 1995 était ignoré de ses adeptes.

Ceux qui osent enfreindre les règles subissent des punitions corporelles ou sont victimes d’intimida­tion à l’instar d’anciens membres ou des détracteurs du groupe.

Face aux accusations répétées d’anciens adeptes, le gouvernement néozélandais a lancé en 2015 une en­quête à l’issue de laquelle personne n’a été inquiété. Au grand dam des ex-adeptes, elle s’est seulement soldée par un accord signé entre les cooperites et le gouvernement, visant à améliorer les conditions de vie des membres de la communauté.

(Sources : International Stuff, 15.05.2018, The Sun, 16.05.2018 & Le Petit Journal, 18.05.2018)

Lire sur le site de l’Unadfi :

Que sait-on de ? Gloriavale : https://www.unadfi.org/groupe-et-mouvance/que-sait-de-gloriavale

Gloriavale doit fermer : https://www.unadfi.org/groupe-et-mouvance/gloriavale-doit-fermer

Cuisiner, nettoyer et faire des bébés… : https://www.unadfi.org/groupes-et-mouvances/cuisiner-nettoyer-et-faire-des-bebes/