J’ignorais que mon école hôtelière appartenait à l’Opus Dei

Catherine Tisser raconte être entrée à 14 ans dans une école hôtelière privée, l’école Dosnon, à côté de Soissons pour un préparer un CAP d’employée d’hôtel. Elle et ses parents ignoraient que l’école gérée par l’ACUT (Association de culture universitaire et technique) appartenait à l’Opus Dei.


Au bout de la troisième année, en 1987, « pour avoir la paix », elle s’engage dans l’Opus Dei. Elle sait qu’elle ne travaillera jamais dans un hôtel mais toujours pour l’Opus Dei. Elle sera logée et nourrie mais son travail ne sera jamais rémunéré. Son allocation au logement ira également dans les caisses de l’Opus Dei. Son nouveau statut de « numéraire auxiliaire » l’oblige à contracter des vœux d’obéissance, de pauvreté et de chasteté. Elle rentre dans un système dont il lui était interdit de parler à ses parents. Quand elle les voit une fois par an, ils assistant impuissants à la dégradation de sa santé. En janvier 2001, lors du week-end familial annuel, elle ne pèse plus que 39 kilos. Elle avait été contrainte de travailler tous les jours de 7 heures à 21 heures, week-end compris. Dans sa plainte déposée en novembre 2001, son avocat, Me Bosselut, dénonçait « une manipulation mentale », des « conditons de travail abrutissantes » et une « situation de dépendance économique ». Catherine Tissier devra attendre dix longues années pour que son procès ait lieu, en septembre 2011.

C’est finalement par le biais du droit social que l’ACUT a comparu les 22 et 23 septembre 2011 devant le tribunal correctionnel de Paris. Le directrice de l’école hôtelière, Claire de Ségonzac et Agnès Duhail, fondée de pouvoir de l’ACUT ont ²été attaqués pour « travail dissimulé ».

Le 24 novembre 2011, le verdict est tombé : relaxe pour l’ACUT. Les deux prévenues ont également été relaxées. L’avocat de Catherine Tissier s’est dit déçu mais « pas surpris ». « L’extrême hostilité du tribunal vis-à-vis de ma cliente me laissait entrevoir cette décision » a-t-il déclaré.

Dès le 25 novembre 2011, le Parquet avait annoncé avoir fait appel de la relaxe. La partie civile, Catherine Tissier, a également fait savoir qu’elle interjetait l’appel.

Source : Paris Match, Isabelle Léouffre, 17.12.2012 & Golias Hebdo, J.B. Malet, 02.10.2011 & 07.12.2011