Endogamie et consanguinité

Dans l’enclave de Short Creek (Arizona/Utah)1 où est installée depuis des décennies l’Église fondamentaliste de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours (dissidence mormone), il y a un cimetière réservé aux bébés. Le taux de mortalité enfantine y est anormalement élevé. Des années d’unions consanguines ont généré au mieux des enfants nés avec de graves malformations congénitales car la plupart meurent à l’aube de leur vie. Cette communauté est un mouvement polygame qui encourage ses membres à se marier entre eux afin de préserver sa lignée.

La plupart des membres de la communauté sont cousins. C’est Rulon Jeffs qui a initié cette expérience eugéniste dans les années quatre-vingt dix ayant finalement abouti à une maladie génétique extrêmement rare (10 cas dans le monde), l’acidurie fumarique, maladie touchant les populations où l’on pratique l’endogamie. D’autres souffrent d’un trouble neurologique également rare, l’hydrocéphalie. D’autres malformations non mortelles mais invalidantes touchent également des enfants.

Pour autant, ces enfants malades ou morts n’ont pas découragé les membres du FLDS à continuer à avoir de nombreux enfants. La plupart d’entre eux sont le fruit de viols institutionnalisés commis par les « porteurs de semence »2. Les membres de la communauté considèrent ces multiples naissances comme une bénédiction. Ces enfants sont considérés comme des anges offerts par Dieu aux membres du FLDS. Ils sont également considérés comme autant d’épreuves à passer pour accéder au royaume céleste.

Au sud de Short Creek, vit Ross LeBaron Jr., descendant d’une autre secte polygame, l’Eglise du premier né de la plénitude du temps. Il a été accusé par trois de ses fils d’avoir eu quatre enfants avec sa propre fille.

L’inceste et la consanguinité sont des pratiques utilisées depuis tellement longtemps dans ces communautés qu’elles sont normalisées et ancrées dans les esprits de leurs membres.

Les parents qui n’avaient pas le courage de faire face aux handicaps de leurs enfants, les confiaient à une femme connue sous le nom de tante Martha. Du jour où elle a « pris soin d’eux », le nombre de tombes a exponentiellement augmenté dans le cimetière d’enfants de Short Creek…

(Source : Broadly, 09.03.2016)

1- Lire sur le site de l’UNADFI, L’administration de Short Creek remise en cause : https://www.unadfi.org/groupe-et-mouvance/l-administration-de-short-creek-remise-en-cause

2- Lire sur le site de l’UNADFI, Procréation contrôlée :
https://www.unadfi.org/groupe-et-mouvance/procreation-controlee