Editorial

Le 10 avril dernier, la commission sénatoriale rendait son rapport « Dérives thérapeutiques et dérives sectaires : la santé en danger », dont Bulles rend compte en deux parties, dans ce numéro et le suivant.

S’appuyant sur les auditions d’un large panel de personnes et une documentation fournie, ce travail très intéressant permet, entre autre, de se faire une idée de la multiplicité et de la variété des propositions de soin présentes aujourd’hui dans notre société. Parmi celles-ci figurent un grand nombre de « pratiques non conventionnelles » qui diffèrent fondamentalement de la médecine conventionnelle par leurs conceptions de la maladie. La commission a fait le constat que la mise en pratique de ces conceptions peut parfois se traduire par des mauvais traitements ; elle peut aussi être à l’origine de l’emprise du « thérapeute » sur son « client ».

Dans les mouvements sectaires, un certain nombre de croyances sous-tendent les diverses théories relatives à la santé. Une adhésion inconditionnelle à de tels mouvements, ou à un gourou, peut apporter aux adeptes convaincus des réponses à leurs questions existentielles et la certitude que les comportements ou actions exigés sont, à long terme, bénéfiques pour soi et pour l’humanité. Elle peut cependant aussi les conduire à « subir des mauvais traitements dégradant leur état physique et mental », ou à être privés de soin. Quels que soient les éventuels doutes de l’adepte sous emprise, la soumission exigée ne lui permet plus de faire un choix personnel libre et raisonné.

La liberté de croyance est une liberté fondamentale, dont on sait aussi qu’elle peut servir d’argument à des abus de pouvoir, comme en témoignent les récits et informations recueillis par nos associations. Les conséquences de ces abus peuvent être lourdes, parfois dramatiques, pour les personnes dont ils « compromettent les chances de guérison, voire de survie ». Peut-on parler de libre choix thérapeutique lorsque un adepte est soumis à des pressions, au chantage affectif, au contrôle de sa vie privée ?

« Hallucinantes veillées à l’iboga »

Une enquête ouverte au mois de mars 2010, après une « dénonciation pour dérives sectaires » avait permis d’établir que des membres de l’association Moungongo se retrouvaient régulièrement du côté de Chatenay Malabry (Hauts-de-Seine) pour participer à des « veillées d’initiation au bwiti », un rite ancestral gabonais au cours duquel étaient consommés des extraits de racines d’iboga, une plante classée en France depuis 2007 parmi les produits stupéfiants.
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L’ayahuasca, une substance illicite

L’Ayahuasca est un breuvage consommé traditionnellement par les chamanes des tribus indiennes d’Amazonie. Il est le résultat de l’infusion et de la réduction de deux végétaux : la liane « Banistériopsis caapi » et les feuilles de «psychotria viridis».

En France, l’arrêté du 20 avril 2005 a ajouté ces deux végétaux à la liste des substances illicites, classées comme stupéfiants.

Trois articles concernant l’Ayahuasca ont récemment été publiés soit dans la presse, soit sur Internet :
 

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