Norvège / Scandales à la Watchtower

Début décembre 2012, des journaux, magazines et des chaînes de télévision norvégiens ont entrepris d’exposer au public les faits et les secrets occultés au public de la puissante Société des Témoins de Jéhovah, la Watchtower.


NRK (Norsk Rikskringkasting, NRK), média norvégien appartenant au service public comportant deux chaînes de télévision, trois stations de radio et un site internet
a mis sous les projecteurs de l’actualité toute une série de cas démontrant qu’une « justice interne » est appliquée chez les Témoins de Jéhovah. Les informations émanent d’anciens membres de l’organisation ayant eu une expérience dans ce genre d’affaires et qui ont servi à des postes clés. Il leur avait été demandé d’étouffer des cas d’agressions sexuelles.

Dans une série d’articles, NRK.no (le site internet de NRK), a mis l’accent sur les Témoins de Jéhovah qui ont été impliqués cette année dans plusieurs affaires de pédophilie au niveau international.

Ainsi aux Etats-Unis, en juin 2012, la Société Watchtower a été condamnée à payer par la Cour supérieure du comté d’Alameda en Californie, 2,8 millions de dollars à Candace Conti, 26 ans. Entre 1995 et 1996, cette dernière, alors âgée de 9 ans, avait été abusée à plusieurs reprises par un membre de la congrégation de Freemont Nord en Californie. Son agresseur, Jonathan Kendrick, avait déjà fait plusieurs victimes. Fin 1993, il avait été convoqué par les « anciens » de la congrégation pour deux faits semblables et « sanctionné » en perdant sa charge « d’assistant ministériel ».

Toutefois, ni les membres de la congrégation locale ni la police n’avaient été informés de ses actes. Kendrick avait pu conserver « la confiance » des familles de la congrégation et « gagner l’amitié » des parents de la jeune Candace avant d’abuser d’elle. En conséquence, la Cour californienne avait également condamné les « anciens » de la congrégation à payer 910.000 dollars pour négligence.

En faisant comparaître la Société Watchtower en justice, Candace Conti a montré « l’incapacité de ce mouvement à traiter les cas de délinquants sexuels en son sein, particulièrement ceux qui concernent les cas de pédophilie, le plaçant ainsi en infraction avec la loi. Par ailleurs, Candace Conti a mis au grand jour « l’hypocrisie des dirigeants de la Watchtower » qui prétendent protéger les enfants et les femmes alors qu’elle contraint dans le même temps les « anciens » à faire usage de leur « règle des deux témoins » dans toute affaire de pédophilie ! En effet, une des règles internes des Témoins de Jéhovah précise qu’il doit y avoir au moins deux témoins pour qu’un crime, un viol par exemple, soit « reconnu ». Selon les sources de NRK, les responsables locaux sont encouragés à informer immédiatement le siège de l’organisation mais ne sont pas incités à prévenir la police.

Enfin, la conseillère politique d’Amnesty Norvège, Patricia Maria Kaatee, explique sur le site internet de NRK que les dirigeants des Témoins de Jéhovah ont des « pratiques d’un autre siècle » et posent des questions intimes d’ordre sexuel à des jeunes filles. D’autres organisations pour les droits sexuels considèrent qu’un tel interrogatoire est une agression. NRK rapporte le témoignage d’une jeune Témoin de Jéhovah âgée de 20 ans : elle avait été obligée de décrire en détail son expérience sexuelle devant trois dirigeants, afin qu’ils puissent déterminer son repentir par rapport « à l’acte » qu’elle avait commis !

Source : Média Norvégien NRK.No , décembre 2012 & http://ex-jw.com/norwegian-media-exposes-watchtower-scandals & www.change.org/fr/petitions/affaire-candace-conti, mai 2013