Victoire judiciaire pour six anciens membres de Gloriavale

L’été dernier, six membres de Gloriavale avaient saisi la justice, souhaitant être reconnus comme victimes de travaux forcés. Les conclusions du juge sont allées dans leur sens.

Six femmes sont parvenues à prouver qu’elles n’avaient pas travaillé au sein de Gloriavale bénévolement, mais dans un contexte de servitude délibérément entretenu. Une d’entre elle a raconté avoir travaillé en moyenne 90 heures par semaine depuis son adolescence : « d’aussi loin que je me souvienne, nous devions toujours travailler. C’était soit travailler, soit se faire sermonner et avoir des ennuis ». Impossible en effet de refuser de travailler sans en subir les conséquences : menace de damnation éternelle, humiliation publique, privation de nourriture, et châtiments corporels.

Une autre plaignante a témoigné s’être levée à deux heures du matin les jours où elle devait cuisiner pour les 600 membres de la communauté, aidée par deux autres camarades. Dans une semaine classique, les femmes préparaient 11 000 repas et lavaient 17 000 vêtements.

Un groupe de femmes adeptes a accusé les plaignantes de tromper le public en déformant la réalité de leur vie telle qu’elle se déroule au sein de la communauté. Selon elles, ce que les plaignantes nomment « travail forcé » relevait d’un travail d’amour effectué bénévolement et dans l’enthousiasme.

Toutefois, Brian Henry, l’avocat des plaignantes, est parvenu à prouver en s’appuyant sur le document What We Believe, qui expose le credo du groupe, que la doctrine de Gloriavale a permis la création d’une utopie misogyne au sein de laquelle les femmes sont traitées comme les esclaves des hommes. « L’enfermement est délibéré, la domination masculine est délibérée, leur impuissance est conçue à dessein » a-t-il déclaré.

Selon la juge, les femmes de Gloriavale étaient bel et bien des employées, préparées dès leur plus jeune âge à effectuer des travaux « éreintants, difficiles, psychologiquement et physiquement exigeants » de manière « incessante ».  Elle a ajouté qu’il est illusoire d’envisager que ces femmes aient eu un quelconque choix.

Le groupe Gloriavale a décidé de faire appel.   

(Sources : amp.rnz.co.nz, 14.08.2023)

  • Auteur : Unadfi