Une secte dangereuse déguisée en organisation à but non lucratif

FETO se fait passer pour un réseau d’institutions éducatives et humanitaires. Mais derrière cette façade, l’organisation terroriste cherche à façonner la politique américaine et l’opinion publique en sa faveur.

Le réseau FETO (désigné sous le nom de Fethullahist Terrorist Organization en Turquie), fondé par l’imam turc Fetullah Gülen, s’est principalement déployé aux États-Unis où il exploite les failles du système pour asseoir son influence. Comparée au mouvement Osho des années 1980, cette organisation adopte des pratiques sectaires basées sur la manipulation psychologique et la fraude financière.
Au cœur de son empire, plus de 150 écoles dites à charte. Elles bénéficient de financements publics mais conservent une large autonomie dans les enseignements et programmes scolaires. Sous couvert de promouvoir l’excellence académique, ces écoles serviraient en réalité d’outils de recrutement et de financement. Souvent installées dans des secteurs défavorisés, elles obtiennent un capital sympathie de la part des parents et peuvent distiller leur idéologie.
Manipulations et détournements de fonds
Accusées de népotisme et de détournement de fonds publics, elles permettent à FETO d’acheminer des millions de dollars vers son réseau mondial. La gestion opaque des visas H-1B pour l’embauche de membres de l’organisation terroriste en tant qu’enseignants ou administrateurs, alors qu’ils n’ont pas les qualifications requises, illustre cette mécanique de détournement de l’argent des contribuables. Ces membres seraient par ailleurs contraints de reverser une partie de leur salaire à FETO. Sans parler des truquages d’appels d’offres et de l’attribution de contrats gonflés à des entreprises dirigées par l’organisation qui auraient permis de détourner des millions de dollars destinés à l’éducation vers leurs opérations secrètes.
L’influence de FETO ne se limite pas à l’éducation. Malgré la mort de Gülen en 2024, l’organisation reste puissante et active. Grâce à des groupes de réflexion et un lobbying actif, l’organisation tente de façonner la politique américaine à son avantage. Elle se positionne comme une victime de persécutions en Turquie pour détourner l’attention de ses activités illicites et séduire certaines élites. Certains observateurs, rappelant le passé trouble du mouvement et notamment son implication présumée dans la tentative de coup d’État de 2016 en Turquie, y voit un danger pour la sécurité nationale. Ils exhortent les autorités à tenir l’organisation responsable de ses méfaits et appellent à une vigilance accrue.


(Source. : TRT Afrika, 08.02.2025)

  • Auteur : Unadfi