« L’utopie est importante. Mais simplement, il faut faire attention à ce qui nous guide, et il ne faut pas non plus se couper du réel » dit Yvonne Debeaumarché, la réalisatrice de la série documentaire La Tribu et le gourou : Gaïaland, récemment diffusée sur Arte et donnant la parole à d’anciens membres qui commentent rétrospectivement leurs expériences ayant parfois mis leur vie en danger.
Cette série remet en lumière la secte Ecoovie, créée en 1978 par le canadien Pierre Maltais alias Norman William (ou multiples autres identités, …) qui promettait un retour aux valeurs primitives indiennes, une vie naturelle et la création de coopératives présentant une alternative au capitalisme. La réalisatrice explique avoir souhaité raconter comment un groupe aux idées à première vue avant-gardistes et pacifistes a dérivé vers un fonctionnement sectaire ayant conduit au fil des années à des abus, des violences, des situations ayant entraîné la mort de trois personnes dans des circonstances troubles.
Publié dans Bulles en 1986, le témoignage de Michel Tavernier sur les quatre années qu’il a passées dans le groupe rappelle que, très tôt, l’exploitation de la confiance des adeptes et les manœuvres financières troubles ont été dénoncées.
