Un salon du bien-être controversé à Montpellier  

Depuis plusieurs semaines la Ligue des droits de l’homme de l’Hérault (LDH) se mobilise pour alerter sur la tenue d’un salon du bien-être dont plusieurs intervenants sont controversés. Sous le titre « Demain c’est aujourd’hui », le salon doit se tenir du 19 au 21 mai au château de Flaugergues, un lieu privé qui a accueilli à plusieurs reprises des personnalités d’extrême droite.

Si le programme peut paraître anodin (écologie, développement personnel, santé naturelle), le Mouvement énergétique pour l’évolution terrestre (MEET) qui organise le salon compte lui aussi plusieurs intervenants liés à la sphère complotiste et à l’extrême droite.

Parmi eux on peut citer Pierre Barnérias, ainsi que plusieurs membres du groupe les Brigandes qui s’était fait connaître sur internet avec leurs chansons aux paroles racistes. L’un d’eux tiendra une conférence sur les mensonges de l’histoire, tandis que deux autres membres animeront des ateliers pour les enfants.

En ce qui concerne les médecines alternatives, une intervention du controversé du médecin Jean-Pierre Willem est aussi prévue. Ce dernier, cité dans le rapport 2010 de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), avait déclaré sur Radio Courtoisie que l’on pouvait guérir du sida avec des huiles essentielles.

L’organisatrice du salon, Hélène Labruyère, elle-même dans la sphère alternative, est la petite-nièce de Joël Labruyère, fondateur des Brigandes. Interrogée par le journal Le Poing, elle répond qu’il « faut faire la part des choses entre l’humain et le conférencier ». Elle évoque « les médias manipulés », « des rapports scientifiques qui ne disent pas forcément la vérité » ou son rejet de la théorie de l’évolution.

La LDH, inquiétée par l’annonce de l’inscription de 3000 visiteurs au salon, multiplie les démarches pour entraver sa tenue. Elle a également alerté la Ville de Montpellier et la Région Occitanie sur la multiplication des annonces sur des panneaux publicitaires et sur des sites institutionnels. La LDH a ainsi obtenu leur retrait des sites de la Région et de la Ville ainsi que des panneaux JC Decaux. Un représentant de la Région a dit « qu’il fallait à l’avenir renforcer le contrôle a priori pour éviter de relayer des évènements de ce type. »

La LDH mène aussi une action de sensibilisation auprès des sponsors de l’évènement. La Société Générale qui apparaissait sur le site du salon s’est retirée.

Au vu des informations relayées par Le Poing, le Château de Flaugergues a entamé une « discussion avec l’association [MEET] pour recaler éventuellement le programme des conférences. »

Enfin, l’Adfi Montpellier Languedoc a saisi la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) pour l’alerter sur la présence de certains intervenants déjà objets de saisines. 

(Sources : Le Poing, 07.04.2023 & 04.05.2023)

  • Auteur : Unadfi