Un mouvement en marge de la société

Martin Geoffroy, spécialiste des mouvements intégristes québécois. Il rédige actuellement un ouvrage sur les groupes catholiques intégristes, dans lequel il qualifie l’Opus Dei d’organisme catholique conservateur, élitiste et avide de pouvoir.

Directeur du Centre d’expertise et de formation sur les intégrismes religieux, Martin Geoffroy considère que l’oeuvre vit en marge de la société moderne : « Les membres affirment le contraire (…). Cependant, il est clair qu’ils rejettent le style de vie moderne des québécois. La seule chose que l’Opus Dei a modernisé, c’est l’accessibilité. [Mais ses membres] sont toujours aussi attachés à la philosophie de leur fondateur », explique-t-il. Leur style de vie correspond au régime de l’Eglise catholique en vigueur dans les années 1940.
Concernant la mortification encouragée par l’OEuvre (port du cilice, autoflagellation), Martin Geoffroy déclare : « Je ne vois pas de différence entre un sadomasochiste et quelqu’un qui, délibérément, veut souffrir dans sa chair pour Dieu tous les jours. (…) Le membre de l’Opus Dei souffre pour le plaisir de faire plaisir à Dieu ».
Pour cet expert, l’Opus Dei « est la réponse de l’Eglise catholique au succès du fondamentalisme protestant à travers le monde »mais elle vit en marge de la société.

(Source : Présence Information religieuse, Y. Casgrain, 18.01.2017)