Alors que plusieurs pays réfléchissent à une législation pour interdire les thérapies de conversion, l’Indonésie souhaite légiférer pour généraliser et institutionnaliser les exorcismes, autres formes de thérapies de conversion.
Depuis vingt ans, Andin, 31 ans, est harcelée par sa famille qui veut la changer par tous les moyens : enfermée dans une pièce durant plusieurs jours en étant bombardée de versets coraniques, aspergée d’eau glacée par un imam promettant d’extirper sa « maladie », exorcisée… On lui a donné le choix entre abandonner sa vie de femme ou aller en enfer.
Dinda, une homosexuelle de 35 ans, se souvient du jour où sa mère l’a piégée en l’invitant chez elle et où elle s’est retrouvée face à un religieux voulant l’exorciser malgré elle. Aujourd’hui, elle craint les appels de sa mère et revit son exorcisme dans ses cauchemars.
Dans ce pays majoritairement musulman, les conservateurs ont laissé se développer les discriminations à l’égard des personnes LGBT ; beaucoup sont persuadés que l’homosexualité vient d’esprits mauvais dont on peut se débarrasser par la prière ou l’exorcisme.
Les traditions animistes et chamanistes restent aussi vivaces, les exorcismes ont longtemps été utilisés sur les malades mentaux ou pour débarrasser un village d’un fantôme.
Des députés conservateurs devraient déposer prochainement une proposition de loi qui obligeraient les personnes transgenres à une « rééducation » par l’exorcisme ou tout autre traitement pouvant les « guérir ».
(Source : Journal de Montréal, 07.05.2020)