Levi S. Esh, évêque amish, a été inculpé par la police de Pequea (Pennsylvanie) pour ne pas avoir signalé aux autorités des cas présumés de maltraitance sur enfants commis par John G. Beiler. Ce dernier avait avoué les faits à l’évêque. Levi S. Esh est accusé d’avoir violé une loi de Pennsylvanie qui stipule que le clergé se doit de signaler des abus présumés commis sur des enfants.
Cependant, en Pennsylvanie, la loi accorde un privilège aux membres du clergé apprenant un cas d’abus présumé lors d’une « communication confidentielle » dans le cadre de leurs fonctions. L’avocat de l’évêque prévoit de contester les accusations sur ce motif, la façon dont l’évêque a appris les faits correspondant selon lui à ce privilège.
Pour Marci Hamilton, directrice de Child USA un groupe de réflexion de l’Université de Pennsylvanie spécialisée dans la prévention des abus envers les enfants, l’évêque ne peut revendiquer ce privilège. En effet Levi Esh avait souhaité que l’agresseur fasse des aveux au père des victimes présumées et le groupe a ensuite excommunié John Beiler. Il est donc peu probable que l’information se soit limitée à la confession. Et, selon Mme Hamilton, dès qu’un tiers est au courant des informations avouées le privilège prend fin.
Des témoins membres de la communauté affirment que l’église a traité l’affaire en interne pour ne pas l’ébruiter. Il est courant dans les communautés Amish, ainsi que chez les Mennonites, que le traitement des abus sexuels s’effectue en interne plutôt que devant la justice. Les victimes sont souvent poussées à se réconcilier avec leurs agresseurs.
L’audience devait avoir lieu le 13 mai 2020 mais a été reportée en raison de la pandémie.
(Source : Pittsburgh Post-Gazette, 10.05.2020)
Lire sur le site de l’Unadfi, Abus sexuels chez les Amish : https://www.unadfi.org/groupes-et-mouvances/abus-sexuels-chez-les-amish/