Shen Yun, le spectacle de danse chinoise qui tourmente Pékin et défend des valeurs conservatrices, est actuellement en tournée en France. Depuis 2006, cette compagnie sino-américaine diffuse ses messages à travers des performances grandioses… Devant un public ignorant les liens avec le Falun Gong.
Lors d’une représentation à Tours, une soprano chante en mandarin une ode à la divinité, fustigeant les « pensées modernes ». Puis, les milliers de spectateurs ont assisté à une scène où des manifestants sont pourchassés par des policiers chinois. Ces manifestants sont en fait des membres du Falun Gong, un mouvement spirituel interdit en Chine depuis 1999. Et, clou du show, l’un des policiers change de camp parce qu’il « prend conscience que des forces plus importantes sont peut-être à l’œuvre » peut-on lire dans le programme.
Créé en 1992, le Falun Gong, qui revendique 100 millions d’adeptes, a d’abord été soutenu par Pékin avant d’être qualifié de « secte maléfique » lorsque son succès a échappé au contrôle du Parti communiste. Depuis, ses membres sont régulièrement persécutés, voire « arrêtés arbitrairement et torturés » selon Amnesty International. Et certains accusent le gouvernement chinois de prélèvements d’organes non consentis sur ces prisonniers d’opinion.
Malgré les critiques et les pressions diplomatiques de la Chine, Shen Yun continue ses représentations à travers le monde, attirant un large public. Certains experts dénoncent le spectacle comme un outil de recrutement pour le Falun Gong. Ils rappellent les propos controversés de son fondateur, Li Hongzhi, sur les extraterrestres et l’homosexualité entre autres, ses propos racistes et ses liens avec le mouvement ultra-conservateur aux États-Unis promouvant des théories du complot. Interrogés à la sortie d’une représentation, une partie du public semblait complètement ignorer le contexte.
(Sources : La Croix & France 24, 12.03.2024)
A lire sur le site de l’Unadfi : Que sait-on du Falun Gong : https://www.unadfi.org/wp-content/uploads/2017/10/Falun-Gong-1.pdf