Le néochamanisme, le néopaganisme ou encore le néodruidisme connaissent actuellement un retour en force, à la fois en Occident, où un appétit croissant pour la spiritualité a favorisé leur essor, mais aussi parmi les communautés autochtones qui aspirent à faire renaître des spiritualités ancestrales.
Chez les peuples autochtones, le succès du néochamanisme s’explique par une volonté de réappropriation culturelle. Puisant dans les traditions orales et ancestrales, mais également largement dans le langage New Age, le néochamanisme actuel pourrait être accusé à la fois de globaliser et de désethniciser. L’exemple du chef de la communauté Arapyú, en Amazonie, illustre bien cette dimension : celui-ci diffuse en effet sur Facebook énormément de contenus en lien avec l’imagerie des peuples autochtones d’Amérique du Nord, à savoir des photos de loups et d’ours, alors que ces animaux n’existent pas en Amazonie.
En Europe, ce sont le néodruidisme et le néopaganisme qui se sont développés. Ce succès s’inscrit dans le mouvement panceltique, qui cherche à restaurer une identité celtique perdue.
Toutes ces pratiques obéissent à une logique néo-libérale, tout un chacun pouvant prétendre à se former au chamanisme, généralement depuis son écran d’ordinateur, ce qui explique pourquoi elles se présentent aujourd’hui sous des formes très hétéroclites, mettant l’emphase sur l’individu.
(Source : ladn.eu, 15.02.2023)