Durant l’été, 20 minutes a publié un dossier en six épisodes intitulé « Les Gourous 2.0 ». Au programme : coachs en séduction ou en parentalité, gourous de l’alimentation ou encore influenceurs en développement personnel. Présentation du dossier.
Les coachs en séduction, experts autoproclamés de la drague et relais de la « culture du viol »
Ce premier article présente les nombreux coachs en séduction qui sévissent sur Internet et qui, à grand coups de discours misogyne, n’hésitent pas à promouvoir le patriarcat, la culture du viol et une vision assurément rétrograde des relations homme-femme. Ces coachs souvent auto-proclamés et sans réelles qualifications se basent sur leurs expériences et leurs fantasmes misogynes. Ils attirent un public de jeunes en leur promettant de retrouver confiance en soi et de devenir de véritables « séducteurs accomplis ». Ils publient des contenus gratuits sur les réseaux sociaux mais orientent bien souvent leur auditoire vers des séminaires et des programmes de cours payants sur leur site.
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Entre tuto gâteau et tablier vintage, l’insidieuse influence des femmes antiféministes
Sous l’intitulé « tradwife » ou encore réunies sous l’hashtag #sahm (pour stay at home mother), ces femmes prônent un retour aux années 1950 et à la famille traditionnelle. Elles postent des vidéos de cuisine, de ménage et se moquent de l’égalité hommes-femmes. Ce mouvement est apparu aux Etats-Unis sous la présidence de Donald Trump et s’est amplifié durant la pandémie. Ces femmes tiennent un discours conservateur et parfois identitaire sur les réseaux sociaux comme en atteste le lancement du « white baby challenge » prônant l’idée de faire des enfants blancs pour « éviter la submersion migratoire . Ces femmes masquent parfois leur idéologie derrière un vernis et une esthétique populaire et très instagrammable.
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Sur les réseaux sociaux, gare aux coachs en parentalité qui vendent une « méthode magique »
L’article aborde le cas de parents qui s’autoproclament « coach en parentalité » et promeuvent des « méthodes magiques » d’éducation. Ils proposent par exemple des formations pour le sommeil des enfants, à des prix exorbitants. Parfois ils prodiguent des conseils de parentalité positive et n’hésitent pas à utiliser des vidéos pour assurer le placement de certains produits leur assurant des revenus. Au-delà du côté business, ces conseils peuvent représenter un risque pour les parents et les enfants : certains conseils ne marchent pas sur tous les enfants et peuvent être inadaptés pour d’autres. Un autre danger est de provoquer de l’anxiété et de la culpabilité chez les parents qui n’arrivent pas mettre en œuvre l’idéal présenté. Les conseils généraux peuvent apporter une aide mais le recours à des professionnels de santé doit rester la piste à privilégier.
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En ligne, les prophètes des finances bâtissent leurs empires
Dans ce quatrième article, 20 minutes parle de l’influence et de l’emprise exercée par la finance et les cryptomonnaies sur les réseaux sociaux. Des influenceurs experts en la matière promettent de l’argent facile grâce à un système pyramidal dangereux qui place les individus en situation d’emprise. Des jeunes peuvent alors être victimes à cause d’une mise en confiance habile et de promesses illusoires. L’avènement de la cryptomonnaie a entraîné l’apparition de véritables gourous qui défendent une certaine idéologie politique : le cyber-libertarianisme (mélange de libertarianisme économique et d’anarcho-capitalisme). Ils utilisent un langage qui leur est propre, usent d’allusions mystiques et de complotisme et pour eux « la critique relève de l’apostat » l’explique la journaliste Nastasia Hadjadji, autrice de No crypto, Comment bitcoin a envoûté la planète. Pour la journaliste leur idéaux sont « à la droite de la droite américaine, qui « préconise de faire société en dehors de l’Etat ».
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Du cru au régime de lumière… Les « remèdes miracles » et mortels des mages de l’alimentation
L’alimentation est au cœur de nombreuses vidéos d’influenceurs qui prodiguent des conseils au grand public, alors qu’ils ne possèdent aucun savoir ni diplôme en la matière. Ces conseils prétendument miraculeux peuvent nuire à la santé des adeptes. L’article présente certains « papes numériques de l’alimentation » comme Thierry Casasnovas, chantre du crudivorisme en France. Pascale Duval, directrice et porte-parole de l’Union nationale des associations de défense des familles et de l’individu victimes de sectes), rappelle que « l’alimentation, comme la santé, a toujours été au cœur des groupes sectaires ». Le jeûne est une tendance à la mode et permettrait au corps de se régénérer mais cette pratique est risquée. Ghislain Grodard-Humbert, président de l’Association française des diététiciens nutritionnistes (AFDN), rappelle que « la détoxification se fait par les organes quotidiennement, il n’y a pas besoin de s’affamer ». Le jeûne peut faire des dégâts comme l’a montré un drame récent au Kenya avec la découverte de plus de 400 cadavres d’adeptes appartenant à une secte prônant le jeûne extrême. L’alimentation est aussi un moyen de mise sous emprise utilisé par les gourous : la privation de nourriture facilite la soumission et les restrictions constituent un moyen d’éloigner l’individu de son groupe social dans des sociétés où la nourriture est un élément fédérateur.
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Le développement personnel « transforme nos vies en entreprises qui doivent être rentables »
Le dernier épisode de la série est consacré aux gourous du développement personnel. Derrière une image d’amélioration de soi se cache en vérité un véritable système productiviste créant de nouvelles injonctions pour les adeptes en leur demandant d’être sans cesse performants. Pour Nicolas Marquis, auteur de Du bien-être au marché du malaise (2014), le développement personnel est une « entreprise capitaliste de soi-même où il s’agit de travailler sur soi », une façon d’aborder la vie sous le prisme de « l’automanagement ». La philosophe Laurence Devillairs constate qu’il pousse les adeptes à transformer leurs vies « en entreprises qui doivent être rentables ». Elle poursuit en montrant que le vocabulaire employé a de nombreuses similitudes avec celui du management et d’une start-up : développer son potentiel, gestion des émotions ou encore « saisir les opportunités de nos échecs ».
Lire l’article dans son intégralité : https://www.20minutes.fr/societe/4046248-20230729-developpement-personnel-transforme-vies-entreprises-doivent-etre-rentables
(Sources : 20 minutes, 24.07.2023 & 25.07.2023 & 26.07.2023 & 27.07.2023 & 28.07.2023 & 29.07.2023)
