Plusieurs éléments permettent d’expliquer le soulagement perçu après avoir consulté un coupeur de feu.
Les coupeurs de feu – ou barreurs de feu – prétendent pouvoir réduire l’intensité des brûlures et des douleurs associées. Cette PSNC se pratique de façon variée, certains praticiens intervenant même à distance, par téléphone. Et depuis quelque temps, des services de radiothérapie disposent même d’une liste de barreurs mise à disposition des patients. Signe d’une réelle efficacité de cette pratique ?
Pas forcément. En réalité, on fait souvent appel à ces praticiens pour des brûlures superficielles, au premier degré ou au deuxième degré léger. Dans ce cas, les douleurs s’atténuent après 40 minutes – avec ou sans intervention. Mais le fait de faire appel à un coupeur de feu dans ce laps de temps peut logiquement laisser penser que c’est son action – et non le temps – qui a offert un soulagement. De même, on peut croire que l’absence de cicatrices est due à l’intervention du barreur : en réalité, ces brûlures sont trop superficielles pour léser durablement la peau. A ces éléments s’ajoutent un effet lié au contexte de l’intervention du praticien : le simple fait d’être pris en charge par une personne annonçant pouvoir nous soulager agit sur l’anxiété – donc, potentiellement, sur la perception de la douleur.
Mais que penser, alors, du soulagement ressenti pour des brûlures plus importantes ? En réalité, dans ce cas aussi, les douleurs disparaissent rapidement, mais pour une raison moins plaisante : les terminaisons nerveuses ayant été atteintes, le signal de la douleur ne peut plus se diffuser.
Enfin, des études ont été menées sur l’efficacité des coupeurs de feu pour les effets secondaires des patients en radiothérapie. Si les malades estiment que l’intervention leur a été bénéfique, un effet indésirable notable a été identifié : le recours au coupeur de feu augmente la fatigue des patients, en raison du déplacement nécessaire pour rencontrer le praticien. De même, pour traiter les verrues, des études ont conclu que le recours à un barreur de feu ne faisait pas disparaître ces lésions plus rapidement que ne le permettrait leur évolution naturelle.
Reste à rappeler la conduite préconisée en cas de brûlure : pour les brûlures légères, on recommande de les laisser sous l’eau tiède pendant 15 minutes au moins. Et pour toute brûlure profonde, pas d’hésitation : il faut appeler le 15 ou le 112.
(Source : Libération, 14.07.2024)