L’institution médicale propose plusieurs pistes pour améliorer les relations thérapeutiques et limiter le recours des patients aux PSNC.
L’Académie de Médecine s’est emparée de ce sujet en constatant que si les Français sont nombreux à recourir aux PSNC, les soignants peuvent être déstabilisés dans les réponses à apporter aux patients pour des comportements souvent jugés comme irrationnels.
Ue groupe de travail s’est réuni à 19 reprises et a auditionné 23 personnes (médecins, philosophes, sociologues…) possédant une expertise sur les thèmes de l’irrationalité et/ou des PSNC.
Les synthèses des auditions ont ensuite servi de support aux constats et recommandations proposées par l’Académie de Médecine. Dans ses conclusions, l’institution souligne notamment l’importance de concilier les normes thérapeutiques (basées sur des faits médicaux) avec les valeurs des patients. Dans le rapport, la question de la recherche de sens, qu’elle émane des soignants ou des patients, est également analysée. Ainsi, selon l’Académie de Médecine, « une approche rationnelle des soins ne peut être conçue que dans un contexte respectant à la fois le savoir des uns et le vécu intime des autres, et réciproquement ».
Les pistes proposées concernent plusieurs domaines, tels que l’exercice clinique, la formation des soignants, ou encore l’information des patients. L’Académie recommande notamment de valoriser le temps passé auprès du malade, en ayant recours à une EBM (evidence-based medicine, ou médecine basée sur les preuves) « fidèle à ses origines », soit l’« utilisation consciencieuse et judicieuse des meilleures preuves actuelles de la recherche clinique dans la prise en charge personnalisée de chaque patient ». Elle souligne le rôle essentiel et irremplaçable du médecin dans la prise en charge coordonnée du malade.
L’Académie de Médecine estime qu’il est également primordial d’adapter les formations initiales des médecins, afin d’améliorer l’alliance thérapeutique, en insistant sur l’importance d’adopter une approche globale et d’offrir une meilleure écoute aux patients. Pour ce faire, les étudiants pourraient s’exercer au moyen d’entretiens simulés, tandis que leur cursus pourrait laisser une plus grande place aux sciences humaines et sociales et à la déontologie.
Enfin, l’Académie suggère d’implanter des filières d’esprit critique à l’école, et ce, à tous les niveaux.
(Source : Académie Nationale de Médecine, 26.03.2024)