Les praticiens de PSNC peuvent attribuer les symptômes de leurs clients à un large éventail de maladies, parfois totalement inventées.
Les faux-diagnostics sont ainsi courants dans les PSNC, qui ont tendance à pathologiser des signes normaux où à expliquer les symptômes de leurs patients par des maux inconnus ou rejetés par la médecine conventionnelle.
La fatigue surrénale est ainsi une maladie inventée par un chiropracteur ; selon ce praticien, le stress du quotidien épuiserait les glandes surrénales. Ce diagnostic est désormais régulièrement posé par certains praticiens de PSNC : ce mal se soignerait au moyen d’un protocole de plusieurs compléments alimentaires, d’une modification de l’alimentation, d’un changement de mode de vie et d’une meilleure gestion du stress. Une étude a pourtant conclu que rien ne permet de prouver que cette maladie est une affection réelle.
Les intoxications chroniques, une affection réelle mais rare, sont également couramment diagnostiquées par des pseudo-thérapeutes. Pour ces praticiens, un seul remède : la désintoxication des substances nocives amassées dans notre corps, qui proviendraient de notre environnement, notre alimentation, ou encore des médicaments modernes. Pour éliminer ces toxines, les pseudo-thérapeutes proposent à la vente une myriade de traitements, parfois très coûteux. Et ce, alors que notre corps dispose déjà d’excellents mécanismes de détoxification, notamment via le foie ou les reins.
Un autre faux diagnostic récemment popularisé est celui de la surcharge vaccinale, qui repose sur l’idée que l’administration de plusieurs vaccins à la fois pourrait submerger ou affaiblir le système immunitaire d’un patient, ce qui entraînerait des effets indésirables graves. Toutefois, comme l’indique le chercheur Edzard Ernst, « il n’existe aucune preuve de l’existence d’une surcharge vaccinale, ni du fait qu’elle puisse entraîner une maladie ».
La liste des faux diagnostics est encore longue : subluxation vertébrale, syndrome de Kiss, déséquilibre du yin et du yang… Autant de concepts qui s’opposent aux savoirs actuels sur le fonctionnement du corps humain, et participent à la pathologisation de symptômes normaux, ou au retard diagnostic de patients atteints de maladies parfois graves.
(Source : L’Express, 15.08.2024)